« Le contexte sécuritaire en Europe, y compris dans l’Atlantique nord, a changé au cours des dix dernières années et les autorités islandaises et américaines sont convenues du besoin d’en prendre acte dans une nouvelle déclaration », a justifié la chef de la diplomatie islandaise, Lilja Alfredsdóttir, dans un communiqué.
« Nous voulons en particulier souligner la présence ponctuelle de forces militaires américaines en Islande qui traduit une gradation dans notre coopération », a-t-elle ajouté.
Les Etats-Unis, qui disposaient depuis la Seconde Guerre mondiale d’une importante base à Keflavik près de Reykjavik, s’en sont retirés en 2006, son intérêt stratégique ayant décliné, privant l’Islande de toute présence militaire permanente.
Un traité de 1951 confie toutefois à Washington la sécurité du pays et, depuis deux ans, la défense américaine effectue des missions de surveillance dans l’aire d’influence de l’Otan à partir du territoire islandais.
Ces missions s’inscrivent dans un contexte de regain de tensions avec Moscou et d’intérêt croissant des grandes puissances pour l’Arctique et les routes maritimes du nord. Des sous-marins russes ont été repérés ces dernières années dans l’Atlantique nord, autour du Royaume-Uni, de la Norvège et en mer Baltique.
La déclaration américano-islandaise signée cette semaine envisage par ailleurs « une intensification de la coopération (entre les deux pays) y compris au moyen d’exercices conjoints, de formation et d’échanges de personnel » dans les opérations de recherche et de secours.
Washington a alloué, au titre du budget 2017, 21,4 millions de dollars à la rénovation de la base de Keflavik dans le but de pouvoir y stationner des avions de reconnaissance P-8, selon des spécialistes citant des sources militaires américaines.