Le projet Phenomer, qui sera étendu en 2014 à toutes les côtes de l’Hexagone, constitue une première en Europe, à cette échelle et sur ce thème, selon l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).
Les micro-algues, organismes essentiels au développement de la vie, ne peuvent pas être observées à l’oeil nu. En revanche, elles peuvent provoquer un changement de la couleur de l’eau (verte, rouge, marron, blanche…), un phénomène appelé efflorescence et qui est dû à leur prolifération. Elle peuvent également générer une quantité importante de mousses à la surface de l’eau et provoquer une mortalité importante chez les poissons.
Les efflorescences peuvent se produire de façon « très ponctuelle et ne durer que quelques jours », a expliqué à l’AFP Amelia Curd, ingénieur au département Océanographique et dynamique des écosystèmes au centre Ifremer de Brest. « On a besoin des citoyens pour être au bon endroit et au bon moment », a-t-elle poursuivi.
L’objectif est de « mieux connaître la biodiversité des micro-algues », a précisé la scientifique. Lancé progressivement depuis le printemps, le projet est appelé a être pérenne. « La force de ce projet et surtout la robustesse des données qui en sont issues ne viendra qu’au fil des années », a souligné Amelia Curd.
Un numéro de téléphone (02 98 22 44 99) et un formulaire (disponible à compter du 9 août) sur internet (phenomer.org) sont mis à la disposition des personnes qui souhaiteraient faire un signalement.
Le projet, dirigé par l’Ifremer et auquel participent la station biologique de Roscoff et l’université de Bretagne Occidentale (UBO), est soutenu financièrement par le ministère de l’Ecologie, la Fondation de France et l’Agence de l’eau Loire-Bretagne.
Les projets de science participative, qui permettent de démultiplier les sources de collecte de données, sont assez récents en France (années 1990), tandis que dans les pays anglo-saxons, ils sont bien plus anciens.