La Commission de la concurrence britannique a décidé le 6 juin d’interdire l’exploitation des ferries de la compagnie SeaFrance repris par Eurotunnel au départ du port britannique de Douvres, pour éviter une augmentation des tarifs.
La compagnie maritime MyFerryLink, ex-SeaFrance, qui a fait appel de cette décision, doit plaider sa cause les 10 et 11 septembre devant la chambre d’appel de l’autorité de la concurrence britannique, laquelle doit rendre sa décision fin octobre.
« Nous, nous considérons qu’il y a la place pour plusieurs acteurs », a déclaré M. Cuvillier lors d’une traversée Calais-Douvres sur le Rodin, un des ferries de la compagnie.
« Il y a une contradiction apparente dans l’analyse qui est faite, de dire que plus d’acteurs nuiraient à la concurrence et donc, pour protéger la concurrence, qu’il faudrait moins d’acteurs, ce qui est une vision un peu surprenante d’un libéralisme nouveau », a-t-il estimé.
Avant la traversée, M. Cuvillier avait reçu en sous-préfecture une délégation du syndicat maritime nord, principale organisation syndicale de MyFerryLink.
Lors de cette rencontre, le ministre a déclaré que la décision du tribunal de commerce de Paris, d’attribuer les navires à l’opérateur du tunnel sous la Manche, était « inaliénable » et interdisait la vente des navires pendant cinq ans.
Le président du syndicat Eric Vercoutre, a affirmé après cette rencontre que pour le ministre, « il n’est pas pensable qu’on puisse nous interdire l’entrée dans le port de Douvres ».
« Même si éventuellement la commission anglaise nous donnait l’interdiction de l’accès du port de Douvres on ne se comportera pas comme des voyous, nous laisserons libre accès au port de Calais aux bateaux anglais mais il y aurait un gros problème diplomatique », a-t-il ajouté.
Selon le syndicat, la compagnie représente plus de 10% de parts de marché sur le détroit.
En juin 2012, Eurotunnel avait été choisi par la justice française pour reprendre trois navires de la compagnie en faillite SeaFrance, rachetés pour 65 millions d’euros.
Les bateaux ont repris la mer entre août et novembre, sous le pavillon MyFerryLink, une coopérative ouvrière (Scop) créée par d’anciens salariés de SeaFrance, qui emploie aujourd’hui environ 500 personnes, dont une centaine côté britannique.
cor-ngu/DS/pid
GROUPE EUROTUNNEL