« Le 4 novembre dernier, la Compagnie armoricaine de navigation déclarait auprès du préfet du Finistère l’arrêt définitif des travaux miniers sur la concession de sables coquilliers dite de Pointe d’Armor en baie de Lannion », a annoncé dans un communiqué Eric Bothorel, député LREM des Côtes-d’Armor.
« C’est une décision de raison, il fallait sortir de ce dossier par le haut », a-t-il déclaré à l’AFP.
Le sable coquillier est un sable calcaire composé de débris de coquilles, qui sert à amender les terres agricoles pour diminuer leur acidité.
Déposé en 2010 par la CAN, filiale du groupe Roullier, ce projet fait l’objet d’une vaste opposition de la part des élus, associations environnementales et groupements de professionnels de la région, parmi lesquels les pêcheurs.
Le « Peuple des dunes du Trégor », qui regroupe plusieurs dizaines d’associations, dénonçait notamment un projet situé « entre deux zones Natura 2000 », dont l’impact sur l’environnement, la faune, la flore, et l’emploi n’a pas été évalué.
« Ce dossier est définitivement clos. C’est une victoire un peu par KO parce que c’est eux qui abandonnent, nous sommes très satisfaits car nous nous battons depuis 2010. C’est une décision de sagesse car dès le départ le dossier était bâclé », a déclaré à l’AFP Alain Bidal, président du collectif d’opposants.
En septembre 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, avait signé un décret autorisant l’extraction de sable coquillier en baie de Lannion.
Une concession avait été accordée pour une durée de 15 ans avec un volume d’extraction limité à 250.000 m3 par an, contre 400.000 envisagés initialement.
La zone concernée – une dune sous-marine indispensable, selon les professionnels de la pêche – représente une superficie de 4 km2.
Dans la foulée, les préfets des Côtes-d’Armor et du Finistère avaient publié en décembre des arrêtés permettant l’ouverture des travaux, une autorisation qui devait être renouvelée chaque année.
Les préfets n’ayant pas renouvelé ces arrêtés en novembre 2016 faute d’études d’impact, la concession est de fait devenue caduque, rappelle Alain Bidal.
Depuis 2015, plusieurs manifestations s’étaient déroulées contre ce projet, rassemblant jusqu’à près de 7.000 personnes.