« Cela marque le point de départ de quelque chose qui pourrait devenir une nouvelle industrie sur le plateau continental norvégien », a indiqué Torgeir Stordal, chef de la Direction norvégienne du plateau continental, dans un communiqué.
La Norvège, qui s’est enrichie grâce à l’exploitation d’hydrocarbures en mer, pourrait devenir le premier pays à autoriser l’exploitation minière des fonds marins, arguant de l’importance de ne pas dépendre de la Chine pour la fourniture en minéraux essentiels pour la transition verte.
Alors que de nombreux Etats et scientifiques se disent hostiles à cette pratique en raison des incertitudes autour de son impact sur les écosystèmes, le Parlement norvégien y a formellement donné son feu vert en début d’année.
En autorisant la prospection, Oslo dit vouloir collecter les connaissances qui font défaut et assure que l’exploitation ne sera permise que si ces recherches établissent qu’elle peut avoir lieu d’une façon respectueuse pour l’environnement.
Le ministère de l’Energie a annoncé le 12 avril l’ouverture à l’exploration d’une zone en mer de Norvège et en mer du Groenland, avec l’objectif d’attribuer les premiers permis au premier semestre 2025.
Plusieurs pays, dont la France et le Royaume-Uni, et de grandes entreprises se sont prononcés pour un moratoire sur l’extraction minière sous-marine, et le Parlement européen a exprimé son inquiétude en février à l’égard de la décision norvégienne.
« Il y a plus de personnes qui sont allées dans l’espace que dans ces profondeurs », soulignait début avril une responsable de WWF Norvège, Kaja Lønne Fjærtoft, évoquant la « dernière contrée sauvage de la planète ».
« Mais ce que l’on sait, c’est que nos profondeurs marines sont extrêmement importantes pour nous qui vivons ici », ajoutait-elle en évoquant leur rôle dans la production d’oxygène et la séquestration de CO2.
Selon les autorités norvégiennes, le plateau continental du pays contient très probablement d’importants gisements de minéraux, y compris du cuivre, du cobalt, du zinc et des terres rares.
Certains entrent dans la composition de batteries, turbines d’éoliennes, ordinateurs et autres téléphones portables.