« Il ne faut certainement pas annuler le contrat » portant sur deux bâtiments, a déclaré l’ancien Premier ministre sur Europe 1.
« Je considère que François Hollande s’est mis dans une situation impossible, intenable. Il a d’ailleurs pris la décision de suspendre la livraison à la veille du sommet de l’Otan, ce qui montre qu’il agit sous la contrainte, sous la pression, parce que M. Obama ou Mme Merkel le lui demande », a poursuivi M. Fillon, chef du gouvernement qui avait initié les négociations avec la Russie.
« La France devrait avoir une voix originale dans cette crise et s’interposer entre la Russie et l’Ukraine. Pas être à la remorque des Etats-Unis, de l’Otan ou de Mme Merkel qui continue d’acheter des tonnes de gaz à M. Poutine mais nous donne des leçons », a lancé le député de Paris.
« La Russie n’est pas notre adversaire, pas notre ennemie, on a des entreprises françaises qui travaillent en Russie. Vous imaginez quelle serait leur situation si demain nous rompions un contrat qui a été signé. En même temps, je considère que ce que fait la Russie n’est pas non plus acceptable. Il est normal qu’il y ait une tension entre l’Europe et la Russie mais cette situation ne sera réglée que par un dialogue direct entre les Européens et la Russie de Vladimir Poutine », a conclu M. Fillon.
La France livrera un navire de guerre Mistral à la Russie à condition qu’un cessez-le-feu soit instauré dans l’est de l’Ukraine et qu’un « règlement politique » soit trouvé à la crise, a déclaré jeudi François Hollande à Newport (Royaume-Uni), un jour après avoir suspendu la livraison du premier bâtiment.