Entamé, début avril, ce chantier a été « exceptionnel dans la mesure où son environnement est très particulier », a souligné Sandrine Rolland, directrice des Ateliers DLB, au cours d’une visite sur place.
Il s’agit de l’unique maison-phare construite en pleine mer en France, entre la pointe du raz et l’île de Sein, à l’extrémité occidentale de la Bretagne. Sa mise en service remonte à 1875.
« On est dans un cadre qui bouge tout le temps, qui est vivant, qui est à la fois dur mais beau », décrit Jean-Charles Caraes, conducteur des travaux pour les Ateliers DLB.
« Il n’y a aucun accès possible sur des quais. On ne peut pas s’amarrer à Tévennec. On y saute, on saute sur le rocher et donc le matériel passe exclusivement par hélico », a-t-il poursuivi.
Avant de commencer les travaux de rénovation, échafaudeurs et charpentiers ont dû construire une plateforme arrimée au rocher, afin d’acheminer hommes et matériel par hélicoptère.
Une « base vie » de 15 m2, permettant d’abriter quatre personnes avec cuisine, douche et WC, a également été montée pour permettre aux charpentiers de passer la semaine sur cet îlot difficile d’accès par la mer.
Parfois acheminés par bateau, les charpentiers ont dû renoncer à débarquer à plusieurs reprises, tant les conditions de mer étaient difficiles. Une fois débarqués, ils restaient plusieurs jours d’affilée sur le rocher.
« On était comme des gardiens de phare, sauf que nous, on restait pas le week-end », a raconté Xavier Jacquillet, charpentier bois.
« Les premières fois que je suis rentré sur le continent, les copains m’ont dit: +Mais tu es sur Tévennec, le phare maudit. Comment ça se passe alors?+ », a-t-il poursuivi. « Je leur ai dit: +moi, pour l’instant le maudit, je ne l’ai pas encore bien vu, je l’ai pas senti+. Mais effectivement, c’est un caillou, où on a un bruit incessant. C’est peut être ça qui dérangeait certaines personnes (…) d’avoir tout le temps du bruit. »
Vingt-trois gardiens se sont succédé sur le rocher en 35 ans, jusqu’à l’automatisation de la maison-feu en 1910.
La toiture, la charpente et les planchers de la maison ont été remplacés pour assainir ce bâtiment souvent attaqué par la houle.
Les travaux, d’un coût de plus de 600.000 euros, ont été financés par le fonds d’intervention maritime, créé par le ministère de la Mer.
Au cours des prochaines années, les menuiseries seront changées, la lanterne et son soubassement rénovés, et des travaux de maçonnerie et de ravalement réalisés par le service des Phares et balises, a annoncé en août la Direction interrégionale de la mer Nord Atlantique – Manche ouest (DIRM NAMO).