Les 33 dépouilles qui n’ont pu être identifiées à l’issue de ce programme lancé voilà six ans ont été de nouveau inhumées mardi dans le cimetière national de Honolulu, dans le cadre des commémorations du 7 décembre 1941 auxquelles plusieurs dizaines de rescapés ont pris part.
Au lendemain de l’attaque, le Congrès américain avait officiellement déclaré la guerre au Japon, changeant le cours de la Seconde Guerre mondiale. Affiches, badges, chansons: « Souvenez-vous de Pearl Harbor » était devenu le cri de ralliement et de mobilisation aux Etats-Unis.
Préparée pendant des mois dans le plus grand secret par le général Isoroku Yamamoto, l’attaque-éclair sur Pearl Harbor – elle dura à peine deux heures – fit plus de 2.400 morts américains au total.
Les Américains n’avaient pas vu approcher les six porte-avions japonais qui s’étaient arrêtés à environ 400 km de l’île d’Oahu.
En ce 7 décembre 1941, quelque 400 avions japonais décollent en deux vagues successives: 21 bâtiments de guerre américains sont coulés ou endommagés, de même que 328 avions de combat. L’USS Oklahoma, touché alors qu’il était amarré à quai, bascule sur le flanc, emprisonnant des centaines de marins dans ses entrailles.
Parmi les anciens combattants rassemblés mardi à Pearl Harbor pour participer aux commémorations, se trouvait David Russel, aujourd’hui âgé de 101 ans. Il était à bord de l’USS Oklahoma ce jour funeste, en train de lire dans son compartiment, lorsqu’un officier avait donné l’alerte par haut-parleur.
« A ce moment-là, des torpilles ont commencé à nous frapper, boum! Boum! Boum! Boum! Neuf nous ont touchés », se souvenait le marin dans une interview à la radio en 2016.
Il a récemment expliqué à la télévision CBS que sa décision de sortir sur le pont du navire, alors qu’ordre venait d’être donné de fermer les panneaux étanches pour se protéger de l’attaque, lui avait vraisemblablement sauvé la vie.
Beaucoup de ses camarades de bord n’ont pas eu cette chance et ont sombré avec le navire: 429 ont péri et, avec les moyens limités de l’époque, seuls une trentaine avaient pu être identifiés après coup.
Le programme lancé en 2015 par l’armée américaine a permis d’inventorier près de 13.000 os retrouvés sur l’USS Oklahoma ou dans les eaux du port, aboutissant à 5.000 échantillons d’ADN. Ces échantillons ont ensuite pu être comparés à ceux pris auprès de descendants des victimes pour remettre un nom sur les restes et sur leurs tombes.