France/éolien en mer: deux nouveaux parcs attribués mercredi pour fortifier la filière

Deux consortiums menés d’une part par EDF et de l’autre par GDF Suez, sont en concurrence dans cet appel d’offres, qui concerne la construction et l’exploitation de deux parcs au large du Tréport (Seine-Maritime) et des îles d’Yeu et Noirmoutier (Vendée), d’une capacité de 500 mégawatts (MW) chacun.

GDF Suez s’est associé à Neoen Marine et au portugais EDP Renouvelables, avec des éoliennes de 8 mégawatts fournies par Areva.

EDF est lui associé à l’allemand WPD Offshore et concourt avec des éoliennes Alstom de 6 mégawatts.

Les deux parcs en jeu devraient être mis en service à l’horizon 2023 et compteront de 62 à 100 éoliennes chacun, capables de produire en tout environ 1.000 mégawatts d’électricité au maximum.

L’investissement est estimé à 3,5 milliards d’euros et la facture (de 500 millions d’euros par an) sera au final payée par le consommateur.

Selon des informations de presse non confirmées par le régulateur, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), chargée d’analyser les dossiers de candidatures, mais dont le rapport ne constitue qu’une recommandation, a placé en tête l’offre du consortium de GDF Suez pour les deux sites.

EDF avait semblé récemment concéder sa défaite au Tréport face à GDF Suez (qui avait déjà candidaté sans succès pour ce site), mais se jugeait « au coude à coude » pour le parc au large de la Vendée.

Son offre dans ce département est notamment soutenue par les pêcheurs. Le Comité régional des pêches des Pays de la Loire, a envoyé une lettre à la ministre, dont l’AFP a obtenu une copie, dans laquelle il indique que le projet d’EDF est le résultat « de multiples réunions » pour « faire cohabiter » l’installation d’éoliennes en mer et leur activité.

Mais EDF avait déjà remporté trois (Courseulles dans le Calvados, Fécamp en Seine-Maritime et Saint-Nazaire en Loire-Atlantique) des quatre parcs de 500 MW attribués lors du premier appel d’offres en 2012. Le dernier, celui de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), était revenu à l’espagnol Iberdrola. Ces parcs devraient voir le jour entre 2016 et 2020.

Un doublé de GDF Suez mercredi, contrebalançerait la victoire de son compatriote et rival EDF lors de cette première compétition.

La présence d’Alstom comme fournisseur d’éoliennes de l’offre d’EDF, alors que l’équipementier est pris dans la tourmente de la lutte entre l’allemand Siemens et l’américain General Electric pour le rachat de ses activités dans l’énergie, augmente l’attention autour de l’annonce des lauréats.

Mi-avril, le groupe avait affirmé que la viabilité économique de son projet industriel dans les éoliennes marines en France serait menacée si le groupe n’obtenait pas au moins un des deux parcs proposés dans le cadre de ce deuxième appel d’offres national.

La France vise officiellement 6.000 MW d’éolien offshore d’ici à 2020, soit l’équivalent de quatre gros réacteurs nucléaires, mais cet objectif n’est plus jugé atteignable dans les délais. Les six projets attribués ou en cours d’attribution ne représentent en effet que 3.000 MW au total.

Onze pays voisins de la France se sont déjà lancés. 2.080 turbines sont déjà installées en Europe dans 69 parcs offshores, selon le rapport d’activité 2013 de l’Agence européenne des énergies éoliennes. La Grande Bretagne exploite à elle seule plus de la moitié des turbines installées au large du continent (1.082 pour 3.681 MW), devant le Danemark (513 pour 1.271 MW) et la Belgique (135 pour 571 MW).

La ministre a par ailleurs confirmé il y a deux semaines que de nouvelles zones allaient prochainement être identifiées en vue d’un nouvel appel d’offres pour l’éolien en mer, qui devrait porter sur des éoliennes fixes mais aussi flottantes.

mhc/fpo/nas

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