La piraterie « a complètement chuté : ça n’a plus rien à voir avec ce que c’était il y a deux ou trois ans », a pointé M. Lebas au cours d’une rencontre avec la presse.
Depuis le début de l’année, seulement une vingtaine d’événements, la plupart dans les eaux territoriales, on été recensés dans le Golfe de Guinée, selon l’amiral. Il y en avait eu 52 en 2021 et 115 en 2020, selon le Maritime Information Cooperation & Awareness Center.
Les eaux du Golfe de Guinée qui s’étendent sur des milliers de kilomètres de l’Angola au Sud du Sénégal, étaient jusqu’à présent considérées comme parmi les plus dangereuses au monde pour la piraterie.
Mais « le travail formidable » réalisé par les pays côtiers, ainsi que par les Etats européens, a « vraiment gêné le business model » des pirates, a détaillé l’amiral.
« Les pirates se sont peut-être recentrés sur d’autres types d’activités à terre », a-t-il ajouté. « On est très heureux de ces résultats mais on ne baisse pas la garde ».
A l’inverse, « les trafics explosent », a aussi pointé M. Lebas, soulignant que le nombre de saisies réalisées par la Marine française dans le Golfe de Guinée, sous l’autorité du procureur de Brest (nord-ouest de la France), doublait chaque année.
Les navires de la Marine participent enfin à la lutte contre la pêche illicite, qui « déstabilise toute une économie locale », a-t-il ajouté.
« On estime qu’à peu près la moitié de la ressource est pillée. Entre 1 et 3 milliards de dollars sont perdus en revenus par les États côtiers », a précisé l’amiral, en décrivant « des aspirateurs à poissons qui pompent tout », avec notamment « plusieurs centaines de bateaux chinois dans le Golfe de Guinée ».
Il s’agit alors pour les Européens de participer à « la surveillance de la mer pour ensuite faciliter les contrôles de pêche par les pays côtiers », selon M. Lebas.
La Marine française conduit jusqu’à dimanche un vaste exercice, le Grand African Nemo, avec 17 nations du golfe de Guinée et 7 nations alliées dont la thématique est la lutte contre les activités illicites (pêche illicite, trafic de drogue, piraterie, pollution, etc.).