Lors de l’assemblée générale des actionnaires, Cermaq a échoué à recueillir la majorité des deux-tiers requise pour approuver une augmentation de capital destinée à financer le rachat de Copeinca pour environ 3,5 milliards de couronnes (près de 470 millions d’euros).
La fronde a été menée par Marine Harvest, leader mondial du saumon d’élevage et en possession de 5,4% de Cermaq, qui a réussi à mobiliser 37,52% de non contre l’avis du principal actionnaire (avec 43,5%), l’Etat norvégien, qui soutenait la transaction.
En torpillant l’opération qui n’avait, selon lui, pas de sens industriel ni financier, Marine Harvest lève un obstacle vers le rachat de son compatriote qu’il s’était dit prêt à acquérir pour environ 9,7 milliards de couronnes à condition qu’il renonce à Copeinca.
Mardi matin, il a indiqué qu’il pourrait relever son offre pour convaincre Cermaq et le gouvernement qui l’ont jusqu’à présent jugée insuffisante.
« Marine Harvest confirme qu’il serait prêt à améliorer le montant et la composition (entre actions et numéraire, ndlr) de son offre pour trouver une solution acceptable pour toutes les parties », a-t-il annoncé avant l’AG de Cermaq.
Ce dernier a de son côté estimé que la balle était désormais dans le camp de son rival.
« Le conseil d’administration attend que Marine Harvest présente une offre sur les actions de la société », a annoncé Cermaq dans un communiqué après le vote négatif de l’AG.
« Marine Harvest a indiqué qu’une telle offre se ferait à un niveau plus élevé que ce qui a été à présent proposé. Le conseil d’administration de Cermaq examinera de près une éventuelle offre relevée qui reflèterait les valeurs intrinsèques du groupe », a-t-il ajouté.
A la Bourse d’Oslo, l’action Cermaq s’adjugeait 6,60% mardi après-midi, à 113 couronnes, soit sensiblement plus que les 105 couronnes promises jusqu’à présent par Marine Harvest.
La perspective d’un mariage entre les deux groupes est toutefois compliquée par les relations compliquées entre le gouvernement de centre-gauche et Marine Harvest, contrôlé par le magnat John Fredriksen, 87e fortune mondiale selon Forbes, qui a pris la nationalité chypriote pour des raisons fiscales.
Avant son AG, Cermaq avait aussi évoqué la possibilité de racheter Copeinca –également convoité par le chinois China Fishery Group– en se passant d’une augmentation de capital mais une telle possibilité n’a pas été évoquée mardi.