Une demie heure après leur arrivée, les forces anti-émeutes dépêchées sur les lieux ont matraqué des manifestants et tiré des gaz irritants pour les repousser, a ajouté la même source. Devant le refus des protestaires de quitter les lieux, la police a procédé à leur interpellation en groupe.
Le chef de l’Etat-major était auparavant descendu de son bureau pour tenter d’entamer le dialogue, mais avait été accueilli par des huées, de nombreux protestataires criant « Voleurs, voleurs », ont montré les télés.
Le ministre, Panos Panayotopoulos, retenu par une cérémonie officielle au port du Pirée au début des incidents, avait pour sa part fait savoir qu’il était prêt à rencontrer une délégation, à condition que les manifestants quittent les lieux.
Les manifestants, dont l’action a aussi brièvement interrompu le trafic routier sur un axe très fréquenté, protestent contre des impayés de plusieurs mois, alors que leur chantier naval, Hellenic Shipyards, à Skaramangas dans la banlieue industrielle du Pirée, est menacé de faillite.
L’unité, employant plus d’un millier de personnes, avait été vendue en 2010 par son précédent propriétaire, le conglomérat industriel allemand ThyssenKrupp, au groupe Abu Dhabi mar, mais tourne au ralenti depuis des mois, dépendant de contrats de modernisation de l’armée grecque suspendus ou retardés par l’actuelle crise financière frappant le pays.
Les médecins et infirmiers des hôpitaux publics devaient pour leur part également manifester à la mi-journée devant le ministère de la Santé à Athènes, contre de nouvelles coupes salariales et réductions de budget prévues par le train de rigueur, le quatrième depuis 2010, que la Grèce négocie actuellement avec les représentants de ses créanciers, UE, BCE et FMI.
L’adoption prévue de ce nouveau tour de vis a fait remonter la tension sociale, tandis que l’UE et le FMI en font dépendre le maintien du pays sous perfusion financière.