« Nous condamnons sans équivoque l’agression dont a été victime hier (mardi) le journaliste Giorgos Papachristos et qui lui a causé des blessures », a déclaré le porte-parole du gouvernement Pavlos Marinakis.
« La justice jugera l’affaire », « la liberté de la presse est un principe fondamental de notre démocratie », a-t-il ajouté.
L’agression de Giorgos Papachristos, éditorialiste et conseiller du quotidien Ta Nea (centre), a eu lieu mardi soir dans le stade olympique d’Athènes à la mi-temps du match de foot entre Panathinaïkos (Grèce) et Braga (Portugal) pour la qualification à la Ligue des champions.
Selon la plainte déposée par le journaliste, un armateur grec accompagné de deux hommes de main s’est approché de lui et l’a frappé au visage et à la tête avant de menacer de le tuer.
Samedi dernier, Kostas Vaxevanis, directeur de la publication de l’hebdomadaire d’investigation Documento et très critique du gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis, avait également dit avoir été agressé par un autre armateur dans une station balnéaire de l’île d’Eubée, près d’Athènes, alors qu’il dînait avec sa famille.
Kostas Vaxevanis est surtout connu pour avoir publié en pleine crise financière de son pays en 2012, la liste des Grecs détenant des comptes en Suisse, souvent appelée « liste Lagarde ». Christine Lagarde était à l’époque cheffe du Fonds monétaire international (FMI), l’un des créanciers de la Grèce, artisans de l’austérité stricte imposées alors au pays endetté.
Le syndicat des rédacteurs d’Athènes ESIEA, a condamné les attaques contre ces deux journalistes, et relevé que le nom de l’armateur qui avait agressé Kostas Vaxevanis figurait sur « la liste Lagarde ».
Dénonçant les atteintes « à la liberté de la presse », le principal parti d’opposition, la gauche Syriza, a déploré que le gouvernement de droite n’ait condamné que l’attaque contre Giorgos Papachristou et pas celle contre Kostas Vaxevanis.
« Malheureusement, pour le gouvernement de la Nouvelle Démocratie (parti conservateur au pouvoir) tous les cas de violence contre les journalistes ne se valent pas », a ajouté Syriza.
Classée pire pays d’Europe en matière de la liberté de la presse par l’ONG Reporters sans frontières (RSF), la Grèce est critiquée pour la multiplication des atteintes à la liberté des médias ces dernières années.