Grève de l’eau en Guadeloupe: collectivités et Etat s’engagent pour débloquer la situation

Les propositions, issues d’une réunion marathon de six heures de tous les acteurs jeudi soir (vendredi à Paris), ont été transmises aux 143 salariés grévistes de la Générale des Eaux.

Ces derniers se réunissaient vendredi midi (heure locale) pour savoir quelles suites à donner à leur mouvement qui prive d’eau de nombreux foyers guadeloupéens et touche le secteur hôtelier.

Ces grévistes, dédiés au contrat avec le Syndicat intercommunal d’alimentation en eau et d’assainissement de la Guadeloupe (SIAEG), s’inquiètent pour leur emploi après le 31 décembre, date de la fin du contrat liant l’entreprise au syndicat.

L’Etat et les collectivités se sont engagés sur le paiement de 23 millions d’euros de dettes. Le SIAEG devrait ainsi récupérer des actifs.

Le SIAEG doit de l’argent à de nombreux prestataires dont la Générale des eaux. Cette dette en particulier s’élève à 15,3 millions d’euros pour 2014. Elle devrait être réglée « au plus tard le 31 janvier 2015 », dont 5,6 millions « avant le 31 décembre 2014 », versés par le Conseil Régional, le Conseil Général et l’Etat, selon le relevé de décisions.

« Des engagements ont été pris et j’attends beaucoup de ces engagements de la part des élus. Maintenant la réponse va être très rapide de la part de la Générale des Eaux dès lors qu’on s’engage dans une nouvelle convention qui lie cette Générale des Eaux au SIAEG pour la production et la distribution d’eau potable dès le 1er janvier 2015 », a déclaré le préfet à l’issue de la réunion.

Le SIAEG propose la négociation d’un contrat transitoire de 9 mois, et à défaut d’un accord avec la Générale des Eaux, le protocole stipule que « le SIAEG intègrera les 143 agents » concernés « au 1er janvier 2015 avec la garantie de leur rémunération ».

En effet, « le conseil général s’est engagé à garantir les rémunérations du prestataire », a déclaré le président du Conseil général Jacques Gillot, que ce soit directement par la Générale des eaux ou par le SIAEG. La Région pourrait elle aussi participer financièrement.

Jeudi, le préfet avait activé le centre opérationnel départemental (COD) afin d’assurer la sécurité civile et sanitaire. Il s’agit ainsi de mobiliser l’ensemble des services de l’Etat (gendarmerie, police, pompiers, direction de l’environnement, agence régionale de santé…) ainsi que la Générale des eaux.

De son côté, le LKP (Lyannaj Kont Pwofitasyon) a dénoncé « la prise en otage des travailleurs et de la population guadeloupéenne par les élus et la Générale des Eaux ». Le collectif anti-exploitation s’en est pris aussi au « laxisme des élus qui ont volontairement laissé pourrir la situation en véritable pompiers pyromanes »: la convention qui lie le SIAEG et la Générale des Eaux était déjà « provisoire ».

Le LKP lance un appel à une « mobilisation pour un véritable service public de l’eau en Guadeloupe » le 5 février.

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