L’organisme unique de gestion de l’eau potable en Guadeloupe, le SMGEAG, a été créé en 2021 pour redresser la situation mais il peine à remplir sa mission et connaît de nombreux dysfonctionnements financiers et politiques.
Dans un document diffusé auprès de la presse, la commission de surveillance a dénoncé un « leadership défaillant » et « une culture du résultat inexistante », critiquant également l’absence de stratégie technique, une communication « confuse et imprécise » et une gestion des ressources humaines « pas traitée » alors que le sujet « est essentiel ».
« On nous promet des plans pluriannuels d’investissements, ou des +accélérations+, mais on ne sait ni quand ni comment les travaux peuvent ou seront menés », a réagi auprès de l’AFP Daniel Marianne, le secrétaire de la commission de surveillance de la régie unique de l’eau.
« On ne connaît pas non plus les attendus de tels travaux, ni l’impact qu’ils ont sur le réseau et les tours d’eau lorsqu’ils sont achevés », ajoute-t-il.
Annoncé mi-septembre, le plan « accéléré » est un plan d’investissements qui vise à supprimer les tours d’eau d’ici 2025, d’après le SMGEAG. Or, « nous constatons que (…) la situation perçue par les usagers continue de se dégrader », a ajouté M. Marianne.
Contacté, le SMGEAG n’a pas répondu à l’AFP.
La Guadeloupe connaît, en raison de décennies de gestion délétère et de réseaux vétustes, des coupures d’eau régulières afin d’alimenter tour à tour les communes. En mars, jusqu’à 130.000 personnes ont été privées de la ressource dans l’archipel d’environ 380.000 habitants.
Selon le bilan 2023 publié par l’Office de l’eau guadeloupéen, qui s’appuie sur des chiffres datant d’avant la création du syndicat, plus de 60% de l’eau qui parcourt le réseau d’eau potable guadeloupéen se perd avant d’arriver aux robinets.
En août, l’Etat a suspendu le versement de 12 millions d’euros de subventions de fonctionnement au SMGEAG en raison de « défaillances » comptables, relevant notamment des » lacunes majeures dans la tenue des comptes ».