« Les élus ont reçu, lundi, un courrier (du « Collectif des organisations en lutte » notamment contre l’obligation vaccinale, NDLR) annonçant la venue d’une délégation de 16 personnes afin d’échanger prioritairement sur les questions de l’obligation vaccinale et du pass sanitaire », ont indiqué ces derniers par communiqué.
« Or ce n’est pas une compétence des élus, même si nous avons fait des propositions allant dans le sens d’un recul de la date limite (pour se faire vacciner), qui va désormais jusqu’au 31 décembre », a rappelé Jocelyn Sapotille, président de l’Association des maires de Guadeloupe.
La Guadeloupe a été touchée en novembre par un mouvement de contestation, parfois violente, né de l’opposition à l’obligation faite au personnel soignant et aux pompiers de se vacciner contre le Covid-19. Des revendications sociales plus larges ont émergé par la suite.
En amont de la réunion de mardi, les élus locaux, qui ont demandé plusieurs fois l’envoi d’une « délégation interministérielle », ont envoyé un courrier au préfet de Guadeloupe, demandant « une confirmation de présence » en vue des négociations.
Mais « les préalables non modifiés (…) et même réitérés ne permettaient pas de venir et d’entamer un travail », leur a répondu la préfecture de Guadeloupe.
« Nous aurions pu faire les choses sans l’Etat pour faire nos propositions », a regretté Jean-Marie Nomertin, leader de la CGT Guadeloupe, membre du Collectif. Il a appelé à un grand meeting jeudi soir à Pointe-à-Pitre et à poursuivre la mobilisation « par tous les moyens ».
« Le peu d’estime qu’on avait est perdu à jamais » a de son côté fustigé Elie Domota, porte-parole du collectif LKP, à propos des élus locaux qu’il a qualifié d' »individus médiocres et irresponsables ».
Le collectif des organisations mobilisées entend faire annuler l’application de la loi sur l’obligation vaccinale et les sanctions à l’encontre des réfractaires.
Mais à l’heure actuelle, les barrages ont été levés en Guadeloupe et la vie a repris son cours.
Les organisations patronales soulignent que le mouvement de grève n’est pas ou peu suivi dans les entreprises.
L’Agence Régionale de Santé a mis en place une plateforme d’écoute, sur laquelle les soignants peuvent s’inscrire « pour faciliter le choix » des personnes « vers la mise en conformité ou la réorientation professionnelle », indique un communiqué de la Conférence de la Santé et de l’Autonomie, une instance de dialogue de l’ARS. A ce jour, « 150 professionnels de santé » ont « bénéficié de ce temps d’éclairage », selon la même source.