La candidate démocrate malheureuse à la présidentielle de novembre dernier est longuement revenue, lors d’une conférence, sur la campagne de désinformation et de piratage attribuée par Washington à la Russie et dont elle a été la cible dans les mois précédant le scrutin.
« Les Russes, à mon avis (…) n’auraient pas su comment transformer ces informations en armes sans l’aide d’Américains », a-t-elle déclaré lors de la conférence technologique organisée par Recode à Rancho Palos Verde en Californie, se référant aux fausses informations diffusées sur internet, aux robots Twitter et aux messages piratés. En particulier, a-t-elle dit, « des gens qui avaient des données de sondages ».
Qui, selon elle, guidait les Russes? « Nous obtenons de plus en plus d’informations sur les contacts entre des responsables de la campagne Trump et des proches de Trump avec les Russes avant, pendant et après l’élection », a-t-elle répondu.
Vous penchez pour Trump? l’a relancé la journaliste. « Oui. Oui, je penche pour Trump. Il est difficile de ne pas le faire ».
Selon la démocrate, qui a exclu de se représenter, le meilleur exemple de cette coordination a eu lieu un mois avant l’élection, quand des messages piratés de la boîte Gmail du président de son équipe de campagne John Podesta ont été diffusés par WikiLeaks dans l’heure ayant suivi la divulgation dans la presse d’une vidéo de Donald Trump tenant des propos obscènes.
« Ils étaient forcément prêts, ils avaient un plan. Ils ont dû recevoir un feu vert, +OK cela pourrait être la fin de la campagne Trump, diffusez-les maintenant+ », a-t-elle dit, en s’en remettant à l’enquête des autorités américaines pour faire toute la lumière sur les supposées ingérences russes.
Le président républicain a riposté dans un tweet, tard mercredi soir, critiquant son ancienne rivale pour son incapacité à assumer seule la responsabilité de sa défaite.
« Hillary la crapule rend tout le monde responsable sauf elle et refuse d’admettre qu’elle était une très mauvaise candidate. Elle accuse Facebook et même les Démocrates et le DNC », le comité national du parti démocrate, a-t-il écrit.
Donald Trump faisait référence aux affirmations de Mme Clinton que de fausses informations sur elle ont été largement relayées sur Facebook, et qu’elle était paralysée parce que le parti démocrate n’avait pas de système informatique sophistiqué, contrairement au parti républicain.
Comme elle l’avait fait précédemment, Hillary Clinton a également mis sa défaite sur le compte de l’ex-directeur du FBI James Comey, qui a brièvement rouvert le dossier de ses emails quelques jours avant l’élection.
« Il balance cela et je commence tout de suite à chuter », a-t-elle affirmé, toujours réticente à se lancer dans une véritable autocritique de sa campagne.
« J’ai gagné trois millions de voix de plus que l’autre », a-t-elle ainsi répété, bien qu’elle ait perdu l’élection en raison du mode de scrutin indirect américain.