« C’est moins 50% en moyenne » depuis le 19 janvier, comparé à la même période de l’an dernier, a déclaré mercredi à l’AFP Olivier Laban, président du Comité régional de la conchyliculture Arcachon Aquitaine (CRCAA).
« Evidemment, ceux qui ont été malades réfléchissent à deux fois » avant de consommer à nouveau, a-t-il déploré, tout en pointant d’autres causes à cette « crise »: « Il y a une contraction de l’économie, une météo déplorable, un marasme assez général. »
Plusieurs arrêtés d’interdiction avaient été pris fin décembre sur le littoral français après des cas d’intoxications massives liés à des coquillages contaminés au norovirus, en particulier autour d’Arcachon, où sont produites environ 8.000 tonnes d’huîtres par an (près de 10% de la production nationale).
Les ostréiculteurs arcachonnais ont chiffré à environ 5 millions d’euros la marge brute perdue.
Des chiffres affinés doivent être transmis la semaine prochaine aux services de l’État pour préciser les besoins en indemnisation mais les modalités de l’aide restent « à construire » d’un point de vue administratif, a expliqué M. Laban, qui ne s’attend pas aux premiers versements « avant septembre ou octobre ».
« La meilleure des aides, ce sera une bonne relance, que la nature nous offre un joli printemps et un été favorable à la pousse, à la croissance des huîtres, et que ça reparte », a-t-il dit.
Le CRCAA a d’ailleurs prévu une campagne de communication baptisée « On ouvre », avec le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine, pour lancer la nouvelle saison le 6 avril autour du Bassin, avec des dégustations, des bandas et une « ambiance de féria ».
Sur le plan judiciaire, le CRCAA a confirmé qu’il comptait déposer « dans les prochains jours » un référé expertise auprès du tribunal administratif de Bordeaux, afin de déterminer les responsabilités dans la pollution des eaux du Bassin d’Arcachon.
Après plusieurs plaintes, le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête pénale début janvier, notamment pour « écocide ».
Dans le cadre d’une procédure de référé environnemental qui doit être jugée cette semaine, le ministère public a demandé une astreinte de 5.000 euros par jour si des mesures ne sont pas adoptées pour améliorer le réseau d’assainissement du Bassin.