L’accord a aussitôt été salué par le président américain Joe Biden, qui a souligné que cette base jouait « un rôle essentiel dans la sécurité nationale, régionale et mondiale ».
Selon l’accord, qui met fin à un litige territorial de près de 60 ans, Londres pourra continuer d’opérer cette base au positionnement stratégique entre l’Europe, l’Inde et la Chine.
« Après deux années de négociations, il s’agit d’un moment charnière dans nos relations et d’une démonstration de notre engagement durable en faveur du règlement pacifique des différends et de l’Etat de droit », ont indiqué le Royaume-Uni et Maurice dans leur communiqué conjoint.
Depuis 1965, l’archipel est administré par Londres, qui y a installé une base militaire commune avec les Etats-Unis sur la principale île.
Maurice, qui a obtenu son indépendance en 1968, revendiquait le territoire des Chagos et demandait le retour de l’archipel dans son giron. Des négociations sur la souveraineté de l’archipel avaient débuté en janvier 2023 avec le Royaume-Uni.
« Ce gouvernement a hérité d’une situation dans laquelle le fonctionnement sûr et à long terme de la base militaire de Diego Garcia était menacé, avec une souveraineté contestée et des défis juridiques persistants. L’accord d’aujourd’hui garantit l’avenir de cette base militaire essentielle », s’est félicité le chef de la diplomatie britannique, le travailliste David Lammy, cité dans le communiqué.
Le Royaume-Uni reconnaît la souveraineté de l’île Maurice sur les îles Chagos. Mais « pendant une période initiale de 99 ans », Londres sera « autorisé à exercer des droits souverains à l’égard de Diego Garcia », « pour assurer la poursuite de l’exploitation de la base jusqu’au siècle prochain », est-il indiqué dans la déclaration commune.
Le Royaume-Uni a expulsé environ 2.000 habitants des Chagos vers Maurice et les Seychelles pour faire place à cette base. Des Mauriciens originaires des Chagos accusent le Royaume-Uni d' »occupation illégale ».
En février 2023, Human Rights Watch (HRW) avait publié un rapport accusant le Royaume-Uni et les Etats-Unis de s’être rendus coupables de crimes contre l’humanité en déplaçant des populations indigènes.
La concrétisation de cet accord est encore soumis à la finalisation d’un traité, a indiqué Londres.