Cette déclaration fait suite à un rapport de Human Rights Watch (HRW), publié mercredi, accusant le Royaume-Uni et les Etats-Unis de s’être rendus coupables de crimes contre l’humanité en déplaçant des populations indigènes de cet archipel.
Les Chagos sont au coeur d’un litige de près de 60 ans. Depuis 1965, l’archipel est administré par Londres, qui y a installé une base militaire commune avec les Etats-Unis sur la principale île, Diego Garcia.
Le Royaume-Uni a expulsé environ 2.000 habitants des Chagos vers Maurice et les Seychelles pour faire place à cette base. Des Mauriciens originaires des Chagos accusent le Royaume-Uni d' »occupation illégale ».
« Le gouvernement de Maurice a toujours maintenu que le déplacement forcé de la totalité de la communauté chagossienne était une terrible injustice qui devait être réparée », a déclaré le bureau du Premier ministre Pravind Jugnauth.
Il a ajouté que le gouvernement souhaitait « un plan rapide de réinstallation dans l’archipel des Chagos ».
Dans son long rapport, HRW s’appuie sur des dizaines de témoignages et documents officiels pour souligner que « les persécutions raciales » de Londres avec le soutien de Washington aux Chagos ont constitué « un crime colonial ».
Selon l’ONG, le Royaume-Uni et les Etats-Unis devraient fournir des réparations complètes aux populations locales et leur permettre de revenir vivre dans leur archipel.
En 2019, une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies a demandé « de reconnaître que l’archipel des Chagos fait partie intégrante du territoire mauricien, d’appuyer la décolonisation de Maurice le plus rapidement possible et de s’abstenir d’entraver ce processus en reconnaissant ou en donnant effet à toute mesure prise par ou au nom du +Territoire britannique de l’océan Indien+ ».
Le Royaume-Uni et Maurice ont entamé en janvier des discussions sur la souveraineté de l’archipel mais selon le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, les deux pays s’étaient accordés pour que la base militaire continue de fonctionner.
Mardi, M. Jugnauth a affirmé sur Twitter avoir parlé au Premier ministre britannique Rishi Sunak au sujet de ces négociations, sans donner plus de détails.