Les deux responsables politiques étaient interrogés lors d’un débat organisé par i-Télé et Europe 1, à six jours du scrutin des européennes.
Alors que la patronne du FN disait vouloir « couper les pompes aspirantes de l’immigration » et que son homologue du PS l’invitait à réviser ses chiffres sur le sujet en allant les consulter sur le site internet de l’Insee, Mme Le Pen lui a lancé: « Il suffit d’aller dans la rue pour voir le problème de l’immigration. »
« Il y a des Noirs et des Maghrébins dans la rue, c’est ça qui vous choque », lui a rétorqué le numéro du Parti socialiste.
Auparavant, celui-ci avait affirmé que l’immigration légale était « maîtrisée ». Concernant l’immigration illégale, « le seul moyen d’éviter une immigration de masse +torrentielle+ comme disait votre père, c’est de faire en sorte que ces pays se développent » et de « renforcer les moyens de Frontex » (agence européenne chargée de la surveillance des frontières), a-t-il ajouté.
« Le PS va aller industrialiser la Roumanie », a ironisé Mme le Pen. « Vous êtes plus passionnés pour vous occuper des autres que pour vous occuper des Français. »
Concernant le niveau de l’euro, M. Cambadélis a assuré: « Nous allons faire pression et continuer à faire pression pour que l’euro soit un peu moins fort ». « Il faut construire un rapport de force » grâce, espère-t-il, à une nouvelle majorité social-démocrate au Parlement européen au lendemain du 25 mai. « Taratata », a moqué Mme Le Pen, pour qui le « patriotisme économique est un élément essentiel de justice ».
« Vous n’obtiendrez pas cette baisse de l’euro », a estimé Mme Le Pen. Selon elle, « l’UE est incapable de nous protéger ».
« Vous voulez vous abstraire du monde et vous pensez que c’est en s’abstrayant du monde qu’on va se redresser. C’est faux », a répondu le patron du PS.
A plusieurs reprises, M. Cambadélis a qualifié la présidente du FN de « nationaliste ». « Je veux que la France reste indépendante », a plaidé Mme Le Pen.
Selon elle, l’investissement dans la campagne française du candidat social-démocrate Martin Schulz à la Commission européenne a pour « objectif de cacher la déroute annoncée du PS ». « Vous êtes face à un désaveu, vous allez faire un score pitoyable », a-t-elle pronostiqué.
L’accusant à l’avance d’impuissance à Strasbourg, M. Cambadélis a répondu: « Vous ne serez pas en tête, vous le savez parfaitement. Si vous étiez en tête ça serait une image abîmée pour la France et ce serait sans solution derrière (…) parce que le FN sera en incapacité » d’appliquer ses idées au Parlement, faute de majorité. » Il l’a en outre accusée d’avoir « honte » de ses futurs alliés de l’extrême droite européenne, citant le Néerlandais Geert Wilders ou le parti autrichien FPÖ. « Vous voulez cachez votre ADN. »