Cette mise au point est intervenue après l’annonce du ministre italien de l’Intérieur, Angelino Alfano, d’un remplacement de Mare Nostrum par l’opération européenne. « Il doit être clair que Triton ne remplacera pas Mare Nostrum », a affirmé Mme Malmström dans un communiqué.
« La décision sur l’avenir de Mare Nostrum appartient aux autorités italiennes », mais l’Italie, comme tous les autres Etats de l’UE, « doit remplir les obligations qui lui incombent pour la surveillance de ses frontières extérieures et le secours des personnes en danger », a-t-elle rappelé.
Financée par Frontex, l’agence européenne pour la surveillance des frontières, Triton va dans un premier temps compter cinq navires patrouilleurs et trois avions, a-t-on précisé de source européenne. Deux de ces navires seront italiens.
Un appel à contributions a été lancé. Il sera discuté jeudi lors de la réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE à Luxembourg.
L’opération Triton est « adaptée à la demande et aux besoins des autorités italiennes qui l’ont validée », ont insisté les sources européennes.
Les navires de Triton viendront en soutien aux navires italiens, mais ne seront pas en première ligne, au plus près des côtes de la Libye, d’où partent la majorité des migrants. S’ils doivent secourir des embarcations en détresse, leurs passagers seront débarqués en Italie, qui reste chargée de leur accueil et de l’examen des demandes d’asile.
En moyens, Triton est la plus importante mission jamais engagée par Frontex, qui a un budget mensuel de 2,9 millions d’euros pour la financer. Elle doit débuter le 1er novembre, et aucune date n’a été fixée pour son terme. Elle pourra être redimensionnée si cela s’avère nécessaire, a-t-on expliqué de source européenne.
« Mare Nostrum doit prendre fin », avait affirmé M. Alfano début juillet lors d’une réunion avec ses homologues européens à Milan. « Une opération européenne avec Frontex doit la remplacer, et cela le plus vite possible », avait-il soutenu.