L’US Navy a accusé mercredi Téhéran d’avoir harcelé ses navires, affirmant que 11 vedettes rapides des Gardiens avaient croisé ce jour-là « à plusieurs reprises la proue et la poupe » de navires américains en opération dans les eaux internationales du nord du Golfe, « à distance extrêmement rapprochée et à grande vitesse ».
Les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, ont répondu dans un communiqué que la marine de guerre américaine « avait présenté un récit incorrect et aux motifs politiques de cette rencontre, qui montre l’intérêt des Américains pour les histoires d’Hollywood ».
Publié sur le site officiel des Gardiens, le communiqué accuse la marine américaine de s’être illustrée par son « comportement non professionnel dans le Golfe persique ces dernières semaines ».
Les Gardiens reprochent aux Etats-Unis d’avoir « empêché le passage » les 6 et 7 avril d’un navire iranien, le « Shahid Siavoshi », en faisant preuve d' »un comportement dangereux et en ignorant les avertissements » du navire.
Les Gardiens assurent avoir par conséquent augmenté les patrouilles en mer et rencontré des navires de guerre américains le 15 avril.
Les 11 patrouilleurs ont forcé ces derniers « à se retirer du passage des navires iraniens, malgré les provocations » des navires américains qui ont ignoré les avertissements, selon le communiqué iranien qui appelle Washington à « se garder de tout aventurisme et à éviter de raconter des histoires mensongères. »
Toute « erreur d’appréciation (de la part des Américains) entraînera une réponse décisive », préviennent-ils.
Les tensions entre les Etats-Unis et la République islamique se sont nettement intensifiées depuis que Washington a décidé en mai 2018 de dénoncer unilatéralement l’accord international sur le nucléaire iranien (conclu en 2015) et de rétablir des sanctions économiques punitives contre Téhéran.
Les tensions ont atteint un nouveau pic après l’élimination du général iranien Qassem Soleimani, tué dans une frappe de drone américaine à Bagdad le 3 janvier.
L’Iran se considère comme le gendarme du Golfe et dénonce la présence militaire occidentale dans ce bras de mer crucial pour l’approvisionnement mondial en pétrole.