Les manoeuvres ont mobilisé une corvette de la marine indonésienne et une frégate de la force navale de l’UE (Eunavfor) rattachée à la mission aéro-navale européenne Atalante de lutte contre la piraterie au large de la Somalie.
« L’exercice, sur le scénario d’une opération anti-pirates, comprenait des atterrissages d’hélicoptères sur le pont, des évolutions tactiques complexes en mer, l’arraisonnement de navires suspects et le ravitaillement en carburant en mer », ont précisé Bruxelles et Jakarta dans leur communiqué.
L’opération UE-Indonésie est organisée quelques jours après un exercice militaire conjoint de tir à balles réelles ayant réuni des milliers de soldats indonésiens, américains et de pays alliés, à la suite d’une montée des tensions autour de Taïwan, île dont Pékin revendique la souveraineté.
Alors que l’armée chinoise a lancé des exercices de guerre sans précédent autour de Taïwan, l’UE et l’Indonésie ont rappelé dans leur communiqué « leur attachement à un ordre libre, ouvert, inclusif et fondé sur des règles dans la région Indo-Pacifique », précise le communiqué.
Ils réclament ainsi « le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, de la démocratie, de l’État de droit, de la liberté de navigation et de survol (…) et la primauté du droit international ».
L’Indonésie fait partie des pays d’Asie du sud-est ayant de vifs différends territoriaux avec Pékin, en raison des revendications du régime communiste en mer de Chine du sud, qui provoquent selon ses voisins et les Occidentaux une remise en cause du principe de libre circulation maritime.
Les Vingt-Sept Etats membres de l’UE avaient renforcé en février leur partenariat avec les pays de la région Asie-Pacifique face à la montée en puissance de la Chine, approuvant notamment une présence coordonnée des marines européennes dans les mers et détroits de la zone.
Cet exercice est intervenu alors que la mission européenne Atalante est fragilisée après la fin, en mars, de l’autorisation de l’ONU qui permettait à des navires de guerre étrangers de croiser dans les eaux somaliennes pour lutter contre la piraterie –un cadre auquel la Somalie elle-même était farouchement opposé de longue date.