Le 1er juin, la Commission européenne a fait part de son intention de baisser de 3,9% les aides directes de la PAC (Politique agricole commune), et donc de baisser du même taux le budget accordé au Programme d’option spécifique à l’éloignement et à l’insularité (POSEI), déclinaison de la PAC pour les Outre-mer.
Or « ce mécanisme vital permet de compléter, de garantir dans les différentes filières organisées, le revenu des producteurs locaux », souligne M. Lorion.
« Cette annonce est incompréhensible tant elle est contraire aux annonces faites le 27 octobre dernier par le président Jean-Claude Junker, qui s’était engagé, en Guyane devant le président Macron à poursuivre le POSEI pour l’agriculture et à ne pas le réduire », insiste-t-il.
M. Junker avait alors déclaré: « Nous allons poursuivre les POSEI pour l’agriculture. Je ne compte pas les réduire et les corriger vers le bas ».
Pour M. Lorion, « la France doit tout entreprendre pour qu’il y ait un maintien de l’enveloppe agricole consacrée aux Régions ultrapériphériques (RUP) » (nom donné aux Outre-mer par l’Union européenne).
Faute de quoi, « les conséquences seraient dramatiques » pour « le développement de la production locale », « les filières exportatrices et la sécurité alimentaire », dit-il.
Le POSEI est distinct de la politique continentale agricole. Il est « adapté pour permettre le développement d’une production agricole et agro-industrielle locale en butte à la concurrence féroce des importations, ainsi que d’une production exportatrice », souligne la Fédération des entreprises d’outre-mer (Fedom), dans sa lettre hebdomadaire.
Outre une « chute de la production locale, sur le plan quantitatif et qualitatif », la Fedom estime que la baisse du POSEI entrainera une « menace pour la survie des agriculteurs » et « des entreprises agro-alimentaires qui constituent le coeur du réacteur industriel dans les RUP ».