« Le sang de nos jeunes dégouline de tes doigts », indique un message apparu à l’écran lors de la diffusion samedi soir du journal télévisé, accompagnant une photo manipulée d’Ali Khamenei, montré entouré de flammes, la tête dans le viseur.
« Il est temps de ranger tes meubles (…) et de te trouver un autre endroit pour y installer ta famille à l’extérieur de l’Iran », peut-on lire sur un autre message accompagnant la photo.
La cyberattaque, qui a duré quelques secondes, a été revendiquée par un groupe se faisant appeler Edalat-e Ali (La justice d’Ali) qui appuie le mouvement de contestation en Iran, le plus important depuis les manifestations contre la hausse des prix l’essence en 2019.
L’Iran est le théâtre de manifestations depuis la mort le 16 septembre de Masha Amini, une femme kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir selon celle-ci enfreint le code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d’Iran.
L’ONG Iran Human Rights basée à Oslo a fait état d’au moins 95 morts depuis le 16 septembre. Selon un dernier bilan iranien donné le 27 septembre, environ 60 personnes ont été tuées, dont une dizaine de policiers.
En août 2021, Edalat-e Ali avait mis en ligne des vidéos montrant des gardiens de la prison d’Evine à Téhéran, en train de battre ou de maltraiter des détenus.
Plusieurs médias en persan basés à l’étranger ont partagé sur les réseaux sociaux une vidéo montrant la cyberattaque de samedi. Vers la fin de la vidéo, on peut voir le présentateur du journal télévisé l’air crispé, ses yeux fixant la caméra.
En Iran, l’agence de presse Tasnim a confirmé que la télévision d’Etat avait « été piratée pendant quelques instants par des agents anti-révolutionnaires ».