« Je confirme que nous avons l’intention d’aller en mer cet été, les baleines nous attendent », a déclaré à l’AFP Kristjan Loftsson, le PDG bientôt octogénaire de l’entreprise Hvalur (« baleine » en islandais) spécialisée dans la chasse au rorqual commun.
L’Islande, la Norvège et le Japon sont les seuls pays au monde à autoriser la chasse à la baleine, malgré les critiques régulières des défenseurs des animaux et de l’environnement.
Durant trois étés consécutifs – la saison habituelle des prises, courant de mi-juin à fin septembre – les harpons ont été quasiment à l’arrêt dans les eaux islandaises, malgré des quotas importants, autorisant la prise de 209 rorquals communs et 217 baleines de Minke chaque année, pour la période en cours (2019-2023).
En cause: la reprise de la chasse commerciale au Japon, principal débouché de la viande de cétacé, ainsi que les complications du Covid-19 et l’entrée en vigueur d’une zone côtière où la pêche est interdite, qui nécessite d’aller plus loin au large.
Pour expliquer le creux de ces trois dernières années, M. Loftsson avance aussi le long bras de fer qui l’a opposé à l’Autorité alimentaire et vétérinaire islandaise pour obtenir une licence d’exploitation pour son usine de transformation de la viande.
Des « questionnements pointilleux » ont selon lui ralenti sa délivrance, accordée finalement sans limite de temps en octobre dernier.
Quant au marché japonais, qui représente plus de 90% des exportations de l’entreprise, Kristjan Loftsson dit avoir bon espoir de pouvoir continuer à y écouler ses produits.
Cette campagne constituera la première sortie en mer des navires de Hvalur depuis l’été 2018, où 146 rorquals communs avaient été tués.
Un seul cétacé, un petit rorqual, a été pêché depuis, selon le ministère.
Début février, la ministre de la Pêche Svandis Svavarsdottir a proposé que la chasse à la baleine soit interdite à partir de 2024, en raison de son importance économique devenue insignifiante.
« Je suis d’avis que nous devons être sûrs que (la chasse à la baleine) a des impacts économiques positifs pour l’économie islandaise avant de prendre la décision de continuer après 2023 », avait-elle confié à l’AFP.
Une étude d’impacts économiques, environnementaux et d’image doit être menée par le ministère cette année pour appuyer la décision d’émettre ou non de nouveaux quotas à partir de 2024.