« Dix-huit corps ont été retrouvés sur le bateau », a déclaré le porte-parole des garde-côtes Filippo Marini à la chaîne de télévision SkyTG24.
Selon les secours italiens, les immigrants auraient été victimes des gaz d’échappement toxiques de leur embarcation, mais selon les autorités militaires maltaises, « ils ont pu être piétinés » au cours d’une bousculade à bord du bateau au moment du sauvetage.
L’embarcation, qui transportait entre 400 et 600 personnes, avait été repérée dans les eaux entre la Libye et Malte par un cargo danois croisant à environ 80 milles (148 km) au large de Lampedusa, île italienne située entre la Tunisie et la Sicile.
Les militaires maltais immédiatement alertés ont demandé l’assistance des garde-côtes italiens pour les aider à secourir les demandeurs d’asile à bord du bateau en bois de 25 mètres.
Deux autres hommes, retrouvés dans un état critique sur cette embarcation à la dérive, ont été transportés à l’hôpital de Palerme, en Sicile. Les survivants ont été transférés en Italie, tandis que les corps des victimes seront acheminés vers Malte dimanche.
Les parents d’un bébé mort ont toutefois refusé de confier le corps de l’enfant aux Maltais et tous trois étaient en route pour l’Italie.
Quelque 45 cadavres de migrants avaient été retrouvés sur un bateau début juillet, tous étaient morts asphyxiés dans la cale avant de l’embarcation, fermée à clé par les passeurs.
Un cargo battant pavillon panaméen, le City of Sidon, est par ailleurs arrivé à Porto Empedocle (Sicile) samedi avec 61 immigrants à bord, les survivants d’une autre tragédie maritime. Leur bateau avait été repéré jeudi à 36 milles au nord de Tripoli et avait fait naufrage alors que ses 102 passagers étaient en train d’être secourus, ce qui fait craindre que 41 candidats à l’immigration n’aient péri. Les survivants sont originaires de Gambie, du Ghana et du Mali.
Un autre cargo battant pavillon libérien, le Jamila, se dirigeait également vers Porto Empedocle avec 206 immigrants à bord.
Samedi un navire de guerre transportant 2.186 immigrants d’Egypte, d’Erythrée, du Ghana, de Somalie et de Syrie secourus au cours des derniers jours, a aussi accosté à Salerne, dans le sud de l’Italie.
La Marine italienne a indiqué sur son compte twitter qu’un autre bâtiment militaire avait commencé une autre opération de sauvetage au sud de Lampedusa, point le plus proche des côtes de l’Afrique.
Des centaines de nouveaux migrants étaient déjà arrivés vendredi dans les eaux territoriales italiennes, selon la Marine italienne, qui avait déjà recueilli la veille au moins 1.400 personnes en provenance de Libye. Au total, environ 1.271 migrants sont arrivés vendredi, selon un bilan établi par l’AFP.
La Marine avait indiqué vendredi avoir intercepté un total de 3.510 migrants au cours des deux jours précédents dans le cadre de l’opération « Mare Nostrum » lancée l’an dernier après la mort en mer de plus de 400 personnes.
Des dizaines de milliers de migrants ont déjà accosté en Italie cette année et leur nombre devrait largement dépasser cette année le record de 63.000 établi en 2011 au plus fort du « Printemps arabe ».
« Les conditions dans lesquelles s’effectuent ces traversées sont de plus en plus périlleuses et provoquent quotidiennement la mort de dizaines de personnes », a souligné Carlotta Sami, porte-parole des Nations unies en Italie.
« Au cours des dernières 48 heures, nous avons assisté à des opérations ininterrompues de sauvetage par des cargos, des bâtiments militaires ou des bateaux de garde-côtes. Il y a un nombre très élevé de bateaux en route », a-t-elle relevé.
Les conditions météorologiques favorables encouragent les migrants à tenter de rejoindre l’Europe par la mer à tout prix.