« Dans la soirée d’hier » (mardi), les forces de l’ordre « ont arrêté un officier de la marine militaire », ont annoncé les carabiniers dans un communiqué, précisant qu’un officier russe a également été interpelé.
L’opération, réalisée sous la supervision du contre-espionnage italien et de l’état-major de la Défense, « a visé un capitaine de frégate de la marine militaire et un officier accrédité auprès de l’ambassade de la Fédération russe, tous les deux étant accusés de graves délits concernant l’espionnage et la sécurité d’Etat », précisent les carabiniers.
« L’intervention a eu lieu au moment d’une rencontre clandestine entre les deux hommes, surpris en flagrant délit après la cession de documents classifiés par l’officier italien en échange d’une somme d’argent ».
L’officier italien a été arrêté, mais le cas de l’officier russe est encore en cours d’examen en raison de son statut diplomatique, conclut le communiqué.
Réagissant à cette annonce, le ministère italien des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué dans la matinée l’ambassadeur de Russie à Rome.
La révélation de cette affaire intervient alors que les relations entre la Russie et l’Europe sont tendues, en raison par exemple de l’affaire Navalny et plusieurs autres cas d’espionnage: Moscou accuse l’Union européenne d’avoir une position « conflictuelle » à son égard, tandis que l’UE impute à la Russie la dégradation des relations, l’exhortant à des « progrès soutenus » sur les droits humains, ainsi qu’à « la cessation des cyberattaques » contre ses Etats membres.
Ainsi, plusieurs parlementaires allemands, dont des membres du Bundestag, la chambre basse, et d’autres personnalités politiques ont fait l’objet d’une attaque informatique récente dont la piste pourrait remonter vers la Russie, ont affirmé vendredi plusieurs médias allemands.
De même, la Bulgarie a annoncé il y a une dizaine de jours l’expulsion de deux diplomates russes après la découverte d’un réseau d’espionnage présumé au profit de Moscou, une décision qui intervient dans un contexte tendu entre ces deux pays.
En outre, un officier français en poste sur une base de l’Otan en Italie soupçonné d’avoir fourni des documents ultra-sensibles aux services secrets russes a été écroué en août à Paris.