L’enquête du média d’investigation grec Solomon, en collaboration avec l’organisation Forensis, la chaîne publique allemande StrgF/ARD et le quotidien britannique The Guardian mettait en lumière des défaillances des gardes-côtes grecs et européens dans la prise en charge du navire Adriana en Méditerranée jusqu’à son naufrage, a précisé l’institution dans un communiqué diffusé mercredi.
Ce chalutier vétuste et surchargé, qui était parti de Libye, a sombré au large de la Grèce dans la nuit du 13 au 14 juin derniers: l’embarcation transportait environ 750 personnes, et une centaine de migrants seulement ont survécu.
« Ce naufrage a provoqué le décès de plus de 600 personnes, ce qui en fait le naufrage le plus meurtrier de l’histoire récente », a souligné Iliana Papangeli, directrice de Solomon, lors d’une cérémonie mardi. « Cet évènement fatal oblige à interroger les soi-disant valeurs européennes et la position de l’UE sur la protection des vies humaines, indépendamment du passeport ou de l’origine ethnique », a-t-elle estimé.
« Notre enquête conjointe démontre à quel point les politiques migratoires sont violentes et restrictives, et responsables d’un grand nombre de pertes de vies humaines », a-t-elle ajouté. « Beaucoup des survivants qui nous ont parlé et ont rendu cette enquête possible sont toujours coincés dans des camps de réfugiés en Grèce ».
Le prix Daphne Caruana Galizia pour le journalisme a été créé fin 2019 à l’initiative du Parlement européen pour rendre hommage à la journaliste et blogueuse maltaise anti-corruption tuée à 53 ans, le 16 octobre 2017, dans l’explosion de sa voiture qui avait été piégée.
Attribué par un jury de représentants de la presse et de la société civile des 27 Etats membres de l’UE, et doté de 20.000 euros, le prix Daphne Caruana Galizia est décerné chaque année pour marquer la date anniversaire de son assassinat.
Il entend récompenser « un journalisme d’excellence qui promeut et défend les valeurs et principes de l’UE: dignité humaine, liberté, démocratie, égalité, Etat de droit et droits de l’homme ».