Le PDG de la société des Mareyeurs du Sud-Est, Jean-Marc Le Pape, a été condamné par le tribunal correctionnel de Nice à quatre ans de prison dont deux ans avec sursis, les deux ans ferme ayant été aménagés sous le régime du bracelet électronique. Il devra aussi s’acquitter d’une amende de 400.000 euros. Le directeur général de la société, Pascal Blanc, petit-fils de Georges Leroy, le fondateur de cette société de mareyage basée au marché d’intérêt national de Nice, a été condamné à la même peine de prison et à une amende de 300.000 euros.
Les deux hommes, qui étaient notamment poursuivis pour escroquerie en bande organisée, corruption active et blanchiment aggravé, se sont vu signifier une interdiction définitive de gérer une entreprise. Ils échappent en revanche à la prison, le tribunal n’ayant pas décerné de mandat de dépôt, alors que le procureur avait requis 5 ans de prison ferme avec mandat de dépôt à leur encontre.
Murielle Leroy, la fille de Georges Leroy, a aussi été condamnée à 10 mois de prison ferme, avec placement sous bracelet électronique, et à 10.000 euros d’amende, ainsi qu’à la confiscation des 113.000 euros trouvés chez elle lors de perquisitions.
L’ensemble des autres prévenus –une cinquantaine de personnes, chefs de cuisine, poissonniers, restaurateurs, chefs de rayon marée de grandes surfaces et employés de la société–, qui comparaissaient depuis le 1er juin ont été reconnus coupables des faits qui leur étaient reprochés et condamnés, selon les cas, à des peines d’amende (de 800 à 36.000 euros) accompagnées pour les plus impliqués de peines d’emprisonnement avec sursis (entre 4 et 15 mois).
Ils étaient jugés pour leur participation à un vaste système de fraude mis en place depuis 50 ans, selon son « inventeur » Georges Leroy, fondateur de MSE, décédé en 2015. Le montant de la fraude, de l’aveu du PDG condamné vendredi, représentait 800.000 euros par an.
Le système, mis au jour en 2012, reposait sur une vaste entente établie par la société MSE avec divers restaurateurs, chefs de cuisine, chefs de rayon marée et poissonniers. Il était fondé sur la vente de marchandises sans facture ou sous-facturées et par l’établissement de faux générant ainsi un important volume de liquidités utilisées ensuite pour l’enrichissement des dirigeants, la rémunération du travail dissimulé et la corruption des acheteurs, de manière à obtenir un monopole sur la filière du poisson sur la Côte d’Azur.