Trois autres prévenus ont été relaxés.
La peine la plus lourde a été prononcée à l’encontre de David B., absent lors du délibéré: six ans d’emprisonnement avec mandat d’arrêt et l’interdiction définitive d’exercer la profession de docker. Sept ans avec mandat de dépôt avaient été requis contre lui en raison de « son importance fonctionnelle » dans le trafic, avait souligné lors de l’audience le procureur Antoine Berthelot.
Abdoulaye K., un habitant du quartier populaire jouxtant le port, qui ne travaillait pas comme docker mais connaissait les organisateurs présumés du trafic, a également été condamné à six ans de prison ferme et à une interdiction de séjour en Seine-Maritime pendant cinq ans.
Un autre docker, Steve D., a été condamné à trois ans de prison avec sursis et à l’interdiction définitive d’exercer cette profession.
Une condamnation solidaire à l’amende douanière de 990.000 euros a également été prononcée à son encontre, qu’il doit payer avec deux autres prévenus condamnés pour leur part à trois ans de prison pour l’un et trois ans de prison dont 18 mois avec sursis pour l’autre.
Un an de prison avec sursis a été prononcé à l’encontre du sixième prévenu.
Dans ce dossier aux ramifications complexes, sur lequel l’enquête avait débuté en 2017, un docker mis en examen pendant les investigations avait été enlevé et retrouvé mort en 2020. L’affaire est toujours à l’instruction. Les têtes pensantes du trafic seront par ailleurs jugées par une cour d’assises spéciale a priori en 2022.
Ce trafic de cocaïne et de cannabis entre l’Amérique latine, les Antilles et la métropole, a généré un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros.
L’argent tiré de la cocaïne, cachée dans des conteneurs transportant des marchandises licites puis sortie du port grâce à des « complicités au plus haut niveau », était en partie réinvesti dans du cannabis, puis envoyé aux Antilles, avec une « rentabilité exponentielle ».
Plus de 1,3 tonne de cocaïne et 445 kg de résine de cannabis ont été saisis.