« J’ai donné des instructions pour que l’Espagne accueille le navire Aquarius dans le port de Valence » (est), a annoncé le nouveau chef du gouvernement socialiste, Pedro Sanchez, sur son compte Twitter, dix jours après son arrivée au pouvoir.
« C’est notre obligation d’offrir un +port sûr+ à ces 600 personnes. Nous remplissons ainsi nos engagements internationaux en matière de crise humanitaire », a ajouté le nouveau dirigeant espagnol.
Devant la presse, le nouveau ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell a fait ce constat: « l’Italie a reçu un flux énorme de migrants et il n’y a pas eu jusqu’à présent beaucoup de solidarité de la part des autres pays européens ».
Selon lui, Madrid a fait cette proposition d’accueillir les 629 migrants afin de « souligner, avant le prochain Conseil européen, la nécessité pour les Européens (…) de faire face de manière solidaire et coordonné à un problème qui est celui de tous, et non pas pendant un an (le problème) de la Grèce, l’année suivante (le problème) de l’Italie ».
Ancien président du Parlement européen, M. Borrell a insisté sur l’idée que « les frontières de l’Europe sont les frontières des Européens et non d’un pays déterminé ».
Navire affrété par l’ONG française SOS Méditerranée et se trouvant en stand by au large de Malte, l’Aquarius était, avant l’annonce de M. Sanchez, au centre d’un bras de fer entre la petite île méditerranéenne et l’Italie qui ont décidé tous deux de fermer leurs ports malgré les appels internationaux à accueillir ces migrants.
Jusqu’à présent, « tout le monde regardait ailleurs et faisait en sorte que cela retombe sur celui qui se trouvait le plus près du problème, ça ne pouvait pas continuer », a conclu M. Borrell, assurant que les autorités italienne et maltaises avaient déjà remercié le gouvernement espagnol pour cette proposition.
Le socialiste Pedro Sanchez était parvenu le 1er juin à renverser le conservateur Mariano Rajoy et son Parti populaire torpillé par un scandale de corruption, grâce au vote d’une motion de censure au parlement.
Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR) s’était montré direct en enjoignant Malte et l’Italie à autoriser « immédiatement » le débarquement de ces 629 migrants, dont sept femmes enceintes, 11 enfants en bas âge et 123 mineurs isolés.
La Commission européenne a appelé à un « règlement rapide » du bras de fer en Méditerranée, tout comme un porte-parole du gouvernement allemand, qui en a appelé au devoir « humanitaire » et au sens de la responsabilité de toutes les parties.