L’hydrolienne « D10 sera réimmergée à l’été », a indiqué Jean-François Daviau, à la tête de la PME qui emploie 18 personnes, en précisant que l’opération se déroulera à partir de la fin août en fonction de la météo.
La machine, d’une puissance d’un mégawatt, restera immergée pendant trois ans, a-t-il précisé lors d’une journée portes ouvertes au sein de l’atelier de l’entreprise à Brest, où se trouve l’imposante turbine de 100 tonnes, de fabrication entièrement française.
L’hydrolienne fournira environ 15% des besoins en énergie de l’île et disposera d’un système de stockage permettant de pallier en partie aux périodes d’arrêt de la production dues aux étales, les moments entre deux marées où le courant est nul.
Lors de sa première immersion, entre juin 2015 et juillet 2016, la machine n’avait fourni qu’environ 5% des besoins en énergie d’Ouessant.
Depuis son retour à terre, l’hydrolienne a subi toute une série de tests et d’améliorations.
« On a doublé la chaîne de conversion électrique de manière à ce que si un composant venait à défaillir on puisse s’aiguiller sur la seconde chaîne de conversion et continuer de produire », a notamment expliqué Jean-François Daviau.
Si un composant devait être changé au coeur de l’hydrolienne, posée par 55 mètres de fond, cela aurait un coût très important, a-t-il noté, précisant que les opérations de relevage et de réimmersion de l’engin frôlent les deux millions d’euros.
D10 est la seule hydrolienne à avoir jusqu’à présent injecté du courant d’origine marine sur le réseau électrique français.
Sabella prévoit à l’horizon 2021, toujours au large d’Ouessant, dans le puissant courant du Fromveur, l’immersion de deux nouvelles machines, d’un mégawatt également mais de 12 mètres de diamètre (D12), afin de couvrir entre 35 et 40% des besoins en électricité des 800 habitants d’Ouessant.
En dehors de ces projets, Sabella poursuit la promotion de ses hydroliennes dans le monde en visant les zones non interconnectées au réseau électrique national, comme dans certaines îles des Philippines ou d’Indonésie, mais aussi en Australie autour de certaines communautés aborigènes isolées ou de sites industriels et miniers reculés.