La télévision a diffusé quelques images du bateau, un remorqueur orange et blanc, à quai dans la grande ville portuaire de Bandar Abbas (Sud de l’Iran), gardé par au moins trois soldats à son bord.
Ce « bateau étranger » a été « saisi […] dans le détroit d’Ormuz », a déclaré le commandant Hossein Déhaki, chef des garde-côtes de la province de Hormozgan (sud).
« Douze personnes de nationalité philippine ont été arrêtées et les autorités judiciaires compétentes sont en train de prendre les mesures légales requises » à leur endroit, a indiqué l’officier.
Selon la télévision d’Etat, les marins arrêtés sont soupçonnés d’appartenir à un réseau de trafic de carburant et le bateau a été intercepté dans le détroit d’Ormuz au large du port iranien de Sirik.
L’arraisonnement de ce bateau, dont le pavillon n’a pas été précisé, survient dans un contexte de fortes tensions dans cette région cruciale pour l’approvisionnement mondial en pétrole.
Ces tensions sont liées à la décision américaine de dénoncer unilatéralement en mai 2018 l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en juillet 2015.
Elles se sont nettement intensifiées depuis mai, sur fond d’attaques d’origine inconnue contre des pétroliers transitant dans la région, et de saisies de navires par l’Iran.
Le 14 juillet, les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, avaient ainsi saisi un « tanker étranger » accusé de transporter du pétrole de contrebande dans le détroit.
Le 19 juillet, les Gardiens ont saisi dans le détroit un pétrolier géant suédois battant pavillon britannique, le Stena Impero, accusé par l’Iran d’avoir enfreint les règles de navigation internationales.
Certains officiels iraniens ont laissé entendre qu’il s’agissait d’une mesure de représailles à la saisie, au large de Gibraltar, d’un pétrolier iranien, le Grace 1, par les autorités britanniques, le 4 juillet.
La saisie du Grace 1 a été levée le 15 août et le navire, rebaptisé Adrian Darya, navigue depuis en Méditerranée.
Le Stena Impero reste saisi en Iran, mais son armateur suédois a indiqué mercredi que 7 de ses 23 membres d’équipages avaient été libérés.
Téhéran a saisi un troisième pétrolier le 31 juillet avec sept membres d’équipage étrangers à son bord, assurant qu’il transportait 700.000 litres de carburant de contrebande dans le Golfe. Sa nationalité et celle de son équipage n’avaient pas été précisées.