« J’ai envoyé une lettre au ministre égyptien des Affaires étrangères pour lui rappeler que nous avons besoin d’un véritable tournant dans le cas de Giulio Regeni », a déclaré le chef de la diplomatie italienne Luigi di Maio.
« Nous devons faire toute la lumière sur la mort de Giulio car le temps de l’attente est terminé », a ajouté M. di Maio, sur son compte Facebook.
En janvier 2016, l’étudiant italien Giulio Regeni, alors âgé de 28 ans, avait été enlevé par des inconnus et son corps retrouvé torturé et atrocement mutilé quelques jours plus tard dans la banlieue du Caire. L’étudiant enquêtait sur les syndicats égyptiens, un sujet très sensible dans le pays. Ses meurtriers n’ont jamais été retrouvés.
Cette affaire a longtemps empoisonné les relations entre Le Caire et Rome, l’Italie accusant régulièrement les autorités égyptiennes de ne pas coopérer, voire d’orienter les enquêteurs italiens vers de fausses pistes.
Elle est revenue sur le devant de la scène ces derniers jours, après l’annonce de l’achat par l’Egypte de deux frégates italiennes pour 1,2 milliard d’euros.
S’exprimant dans la presse, les parents de Giulio Regeni ont dit s’être « sentis trahis » par le gouvernement.
« Les zones d’ombre autour de la mort de Giulio Regeni sont pour nous tous une blessure ouverte (…). Je comprends la douleur de la famille, elle a le droit de demander des réponses avec force et il est inacceptable qu’à ce jour ces réponses ne soient pas encore arrivées », affirme M. di Maio.
« Une date très importante sera le 1er juillet, date à laquelle les magistrats italiens et égyptiens se rencontreront » sur le sujet dans le cadre d’une commission rogatoire italienne, rappelle-t-il, espérant que « ce contact permettra de réaliser des progrès concrets ».
« Les relations bilatérales entre nos pays ne peuvent pas ignorer la vérité sur la mort de Giulio Regeni », et « c’est pourquoi nous avons besoin d’une réponse rapide aux commissions rogatoires, notamment sur le domicile légal des suspects », explique le ministre dans sa lettre.
Le chef du gouvernement Giuseppe Conte doit par ailleurs être auditionné jeudi soir par une commission du Sénat sur cette affaire.