« J’ai écrit personnellement à mon collègue néerlandais : je suis incrédule car ils se désintéressent d’un navire qui bat leur pavillon (…) et flotte en pleine mer depuis désormais 11 jours », a écrit dans un communiqué Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite) et homme fort du gouvernement italien.
Le navire humanitaire Sea-Watch 3 a secouru le 12 juin 53 migrants qui voyageaient à bord d’un canot pneumatique parti des côtes libyennes. Le commandant du Sea-Watch 3, qui bat pavillon néerlandais mais est affrété par une ONG allemande, a refusé de les ramener en Libye, qui n’est pas considérée comme un lieu sûr, et s’est dirigé vers les côtes italiennes.
Dix de ces migrants, dont des femmes enceintes, ont été autorisés à débarquer il y a huit jours sur la petite île italienne de Lampedusa, un autre homme malade samedi, mais les 42 autres sont restés à bord du navire, qui ne peut pas entrer dans les eaux territoriales italiennes où il risque d’être confisqué.
« Nous tiendrons le gouvernement néerlandais et l’Union européenne, absente et lointaine comme toujours, responsables de tout ce qui pourrait arriver aux femmes et aux hommes à bord du Sea-Watch », a conclu M. Salvini, qui a interdit les ports italiens aux navires des ONG secourant les migrants.
M. Salvini a rendu publique plus tard dans la journée une lettre adressée à La Haye dans laquelle il affirme que le Sea-Watch avait demandé au gouvernement néerlandais un port où pouvoir débarquer les migrants « sans recevoir de réponse ».
« Une intervention de votre part est nécessaire et urgente », poursuit M. Salvini, afin d’assurer « aux personnes à bord un débarquement rapide dans un lieu adapté (…) qui ne peut être l’Italie ».
« Toute nouvelle détérioration de la situation à bord » sera donc, selon M. Salvini, « de la responsabilité exclusive » des Pays-Bas, du commandant et de l’équipage du Sea-Watch.
Parallèlement, le gouvernement maltais a annoncé dimanche que sa marine avait secouru en Méditerranée un groupe de 37 migrants en difficulté qui doivent être transférés sur l’île dans le courant de la journée.