« Nous avons décidé de diriger nos actions plus vers notre actionnaire et de débloquer le port de Bastia », a déclaré lundi Cyril Venouil, du Syndicat des travailleurs corses (STC), regrettant que la direction de la Méridionale continue d' »avoir une stratégie agressive avec les acteurs avec qui elle doit discuter et qu’elle refuse d’entendre les revendications de ses salariés qui sont au 4e jour de grève ». Il a ainsi évoqué de possibles actions à Marseille où se trouve le siège de la compagnie.
Dimanche, La Méridionale et Corsica Linea avaient annoncé annuler leurs liaisons lundi. Des navires de ces deux compagnies ainsi que de Moby Lines étaient bloqués à Bastia ou Marseille et deux bateaux de la Corsica Ferries avaient dû être déroutés dimanche sur l’Ile-Rousse au lieu de Bastia.
La grève a été annoncée après la divulgation dans les médias d’un rapport confidentiel de la Collectivité de Corse annonçant que La Méridionale allait être écartée de trois des cinq lignes prévues dans la Délégation de service public (DSP) maritime entre Marseille et les ports corses prévue pour 15 mois à partir d’octobre: Ajaccio-Marseille, l’Ile-Rousse-Marseille et Bastia-Marseille. Ces lignes reviendraient à la Corsica Linea (ex-SNCM), détenue par un groupement d’entrepreneurs corses.
Dimanche, la direction de La Méridionale, détenue par le groupe logistique Stef, a annoncé engager une « procédure de référé auprès du tribunal administratif de Bastia pour contester les conditions de l’appel d’offres, notamment sur le manque de mise en concurrence et la violation du principe de confidentialité de la procédure ».
La compagnie, qui dénonce « de nombreuses et graves irrégularités » dans la procédure d’attribution, indique également avoir « alerté la Commission européenne de la violation manifeste des principes les plus élémentaires du droit des concessions publiques ».
La Méridionale opère sur la concession actuelle en partenariat avec la Corsica Linea mais les deux compagnies ont candidaté séparément pour la prochaine DSP.
Les grévistes demandent « l’arrêt de la procédure d’appel d’offres » et appellent leur direction à accepter la main tendue par le PDG de la Corsica Linea, Pascal Trojani, qui s’est dit dimanche ouvert à la discussion avec les dirigeants du groupe Stef, pour tenter de trouver « une solution qui permettrait de sortir de ce conflit par le haut ».
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