Un haut fonctionnaire européen a indiqué que l’UE avait contacté l’Otan pour voir « comment nous pourrions trouver des arrangements » avec l’opération « Sea Guardian » de l’Alliance, en cours dans l’est de la Méditerranée.
Cette initiative intervient alors que la Turquie s’est opposée mercredi au contrôle, par un navire grec de la mission navale de l’UE (baptisée « Opération Irini »), d’un cargo soupçonné de violer l’embargo de l’ONU sur les livraisons d’armes à la Libye. Le cargo était escorté par des navires militaires turcs.
L’opération Irini avait été mise en place pour interrompre l’approvisionnement en armes de la Libye, où un conflit oppose le Gouvernement d’union libyen (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par les Nations unies et soutenu par la Turquie, aux forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen soutenu notamment par l’Egypte, les Emirats arabes unis et la Russie.
Deux navires de l’Otan patrouillent en Méditerranée dans le cadre de l’opération Sea Guardian pour observer le trafic maritime, prévenir d’éventuelles activités « terroristes » et « contribuer à la stabilité » régionale.
L’Otan a fourni informations et soutien logistique au prédécesseur de l’opération Irini, l’opération « Sophia », pendant plusieurs années.
« Les alliés (les membres de l’Otan) discutent actuellement de la façon dont l’Otan pourrait soutenir la nouvelle mission maritime Irini de l’Otan », a déclaré un haut responsable de l’Otan. « Il est important que l’embargo sur les armes décrété par l’Onu soit totalement appliqué ».
Les ministres de la Défense des pays membres de l’Otan discuteront de la Libye lors d’une vidéoconférence la semaine prochaine.
La Turquie, membre de l’Otan, soutient fermement le GNA, qui ces dernières semaines a repris toutes les enclaves des pro-Haftar dans l’ouest de la Libye. Le maréchal avait lancé il y a 14 mois une offensive pour prendre la capitale, Tripoli.
Permettre à l’opération Sea Guardian de l’Otan de venir en aide à l’opération Irini de l’UE nécessite l’approbation de chacun des 30 pays membres de l’Otan – dont la Turquie qui pourrait faire jouer son droit de veto.