En 2010, une conférence de la CDB, issue du Sommet de la Terre à Rio en 1992, a mis au point à Nagoya au Japon un programme en 20 points pour enrayer la perte de biodiversité d’ici 2020. Connus comme les « objectifs d’Aichi », ils visent, entre autres, à mieux prendre en compte la biodiversité dans les stratégies nationales, à étendre les aires de conservation terrestres et aquatiques, prévenir l’extinction des espèces menacées ou encore à éviter la surpêche et à gérer les surfaces agricoles de manière durable.
Mais à deux ans de l’échéance, force est de constater que le compte n’y est pas. Dans certains domaines, « des progrès ont été faits » mais « tous les objectifs ne seront pas atteints », a observé la Roumaine, secrétaire exécutive de la CDB depuis 2017, de passage à Paris.
Le bilan définitif sera tiré lors de la 15e réunion des Etats signataires de la Convention, qui se tiendra en Chine en 2020. D’ici là, « nous aurons une idée plus précise de là où nous en sommes », a-t-elle estimé dans un entretien à l’AFP.
La plateforme intergouvernementale scientifique sur la biodiversité (IPBES) doit publier entretemps, en 2019, son évaluation de la biodiversité mondiale, qui n’a pas été actualisée depuis 2005.
« 2020 est une année spéciale, c’est quand nous devrons lancer le prochain cadre global pour la biodiversité », a rappelé Mme Pasca Palmer.
Après cette date, « ce qui devra être fait avant tout est de placer la biodiversité au coeur des décisions et de l’action. » A l’heure actuelle, la biodiversité est en général abordée par les pays au sein d’un ministère de l’Environnement. Mais ce sujet, qui touche à des aspects aussi divers que la santé, l’accès à l’alimentation ou à l’eau, devrait être considéré de manière plus globale, a-t-elle plaidé.
« La question ne sera plus quoi, mais comment » faire pour préserver la biodiversité, alors que se multiplient les alertes à travers le globe sur le déclin du vivant et la mauvaise santé de certains espaces naturels, a ajouté l’ancienne ministre de l’Environnement de Roumanie.
« Nous avons une fenêtre très étroite » pour agir, alors que « d’ici 2050, la perte de biodiversité s’accroît fortement », a-t-elle insisté.