Le président de la CCIAF Michel Bisac relève dans un communiqué le « regain de tension » entre les deux capitales, « quelques jours seulement après la reprise d’un dialogue constructif entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ».
« Nous déplorons fortement cette escalade relevant de la politique politicienne », indique-t-il.
La Chambre appelle « l’ensemble des acteurs économiques, les entreprises françaises, les entreprises algériennes ainsi que les entreprises de la diaspora à s’inscrire dans la démarche initiée par les deux présidents afin de préserver le lien économique et à le prémunir des conséquences de déclarations partisanes ».
M. Bisac, présent en Algérie depuis 19 ans, a redouté auprès de l’AFP que la crise actuelle « soit beaucoup plus forte que les autres », qui pour l’instant n’ont pas affecté les relations commerciales.
Et « si l’Algérie se fâche réellement, c’est cinq milliards d’exportations françaises qu’on perd instantanément, est-ce qu’on a les moyens? », s’est-il demandé.
Dans son communiqué, la CCIAF « encourage les entreprises impactées par cette dégradation du climat des affaires, qui depuis la France travaillent avec des partenaires algériens, à se manifester auprès de ses services pour réaffirmer leur volonté de pérenniser leurs partenariats, qui (…) ont également vocation à maintenir des emplois stables en France ».
Dans ce contexte, le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), principale organisation patronale algérienne, a annulé mardi une rencontre prévue en France avec ses homologues du Medef.
Le CREA avait indiqué réagir ainsi car les autorités françaises auraient dissuadé « un dirigeant d’une entreprise française de transport maritime de se rendre en Algérie pour concrétiser un projet d’investissement ».
M. Bisac avait indiqué qu’il s’agissait de Rodolphe Saadé, patron de l’armateur CMA CGM, et qu’il devait rencontrer le président Tebboune pour discuter d’investissements importants sur les ports algériens.
Contacté par l’AFP, CMA CGM n’avait pas commenté.
Les échanges commerciaux franco-algériens ont représenté 11,1 milliards d’euros en 2024, selon la Direction générale du Trésor, dont 4,8 milliards d’exportations de la France vers l’Algérie et 6,3 milliards d’importations, essentiellement constituées d’hydrocarbures.
Alger a déclaré dimanche persona non grata douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur, en réponse à l’arrestation en France, puis à sa mise en détention, d’un agent consulaire algérien.