Le cargo, qui transportait 44.000 tonnes de naphta, un produit pétrolier, avait été envoyé par le ministère sud-coréen des Océans et de la Pêche, dans le cadre d’un projet pilote.
Ce trajet, qui raccourcit la distance entre l’Asie et l’Europe et qui longe la côte russe de l’Arctique, intéresse les groupes énergétiques chinois, japonais et sud-coréens qui convoitent notamment le gaz naturel liquéfié extrait en mer de Barents.
Le réchauffement climatique entraîne une fonte des glaces et libère ces routes du nord sur des durées plus longues pendant l’année.
Le navire, exploité par le groupe Hyundai Glovis, est arrivé lundi dans le port sud-coréen de Gwangyang (sud), au terme de 35 jours d’une traversée de 15.000 km, depuis le port russe d’Ust-Luga.
« La période favorable à une telle traversée et la taille des cargos augmentent », a indiqué le ministère dans un communiqué. « La route du Nord a ainsi le potentiel de devenir un immense marché pour le transport par cargo ».
Jusqu’à peu, cette route était empruntée majoritairement par des vaisseaux des pays scandinaves.
Un trajet par l’Arctique pour joindre l’Europe et l’Asie raccourcit le temps de voyage d’une dizaine de jours. Mais il implique des frais supplémentaires, tels que la location de brise-glaces.
Les défenseurs de la nature s’opposent au développement de ce passage pour le transport commercial, craignant par exemple une marée noire si un pétrolier subissait une avarie.
En 2012, alors que la banquise a atteint sa plus basse superficie jamais mesurée, à 3,4 millions de km2 –six fois la France métropolitaine–, 46 navires ont transité par ce passage contre quatre seulement en 2010, selon l’opérateur russe de brise-glaces Rosatomflot.