Séoul, qui souhaite juger Yoo Som-Na pour des détournements de fonds présumés découverts en marge de l’enquête sur le naufrage du navire en Corée du Sud, avait réclamé en mai 2014 son extradition aux autorités françaises.
Remise en liberté en juin 2015 après treize mois de détention en France, elle « va se rendre à la prison de Versailles mardi et sera ensuite directement extradée vers son pays », a précisé la source.
Yoo Som-Na, 51 ans, est la fille de Yoo Byung-Eun, le patriarche de la famille qui contrôle, via un réseau de filiales, une partie de la compagnie maritime Chonghaejin Marine Co, propriétaire du Sewol.
Traqué pendant des semaines par la police sud-coréenne, Yoo Byung-Eun avait été retrouvé mort le 12 juin 2014 en Corée du Sud.
La justice sud-coréenne soupçonne, parmi les causes du naufrage, des malversations au sein de la Chonghaejin Marine Co et de ses filiales qui pourraient expliquer des carences en matière de sécurité. Elle s’interroge notamment sur des prestations que l’entreprise de design de Mme Yoo aurait fourni à des entreprises du conglomérat de son père.
La peine maximale encourue par Mme Yoo dans son pays est de 45 ans de prison, mais la moyenne des peines prononcées depuis 2009 pour des faits comparables est de deux ans et sept mois de prison, voire de sursis.
Après deux ans de péripéties judiciaires, l’ancien Premier ministre Manuel Valls avait signé un décret d’extradition en juin 2016. Les avocats de Mme Yoo avaient alors déposé un recours devant le Conseil d’Etat.
En novembre 2014, la justice sud-coréenne a condamné le capitaine du Sewol à 36 ans de réclusion pour plusieurs manquements graves à ses devoirs. Il avait quitté précipitamment le navire alors que des centaines de personnes étaient prises au piège. Sur les 476 passagers du Sewol, 304 avaient péri, dont 250 lycéens d’un même établissement. Le directeur général de la Chonghaejin Marine Co a été condamné a une peine de dix ans de prison.