« Les migrants ne viennent pas à Mayotte pour la nationalité française mais pour fuir la misère. On ne peut pas empêcher ceux qui fuient la pauvreté de tenter la traversée (au départ des Comores, Ndlr). Le rideau de fer et les moyens mis en place pour limiter l’immigration ne changeront rien », a affirmé à l’AFP la secrétaire nationale des Ecologistes-EELV, en visite pendant 48 heures sur l’île en proie à une forte immigration irrégulière.
La suppression du droit du sol à Mayotte, c’est-à-dire l’acquisition de la nationalité française par une personne née dans le département, doit faire l’objet d’une réforme constitutionnelle, selon un projet de loi qui doit être présenté en Conseil des ministres le 22 mai.
Une telle suppression serait « infamante », a déclaré lors de sa visite Marine Tondelier, en campagne pour les élections européennes.
« Une île comme celle-ci ne peut pas gérer à elle seule ce flux migratoire. L’Europe doit être solidaire », a ajouté la responsable écologiste, qui a notamment échangé avec les demandeurs d’asile récemment évacués d’un campement près du stade de Cavani.
Mayotte compte 310.000 habitants, selon des chiffres officiels probablement sous-estimés, dont 48% d’immigrés venus des Comores voisines ou d’autres pays d’Afrique.
Depuis 2018, le droit de la nationalité est déjà dérogatoire à Mayotte. La possibilité de devenir Français lorsqu’on a deux parents étrangers (à la majorité ou à partir de 13 ans sur demande) est conditionnée à ce que l’un des parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière depuis trois mois.