« L’enquête a nourri la conviction de la commission d’enquête selon laquelle une demande de pardon de la part de la France à la Polynésie française s’imposait. Cette demande n’est pas un simple symbole, ni une demande de repentance. Elle doit être une démarche sincère, étape fondamentale dans le cadre d’un processus de réconciliation entre la Polynésie française et l’État », ont écrit les auteurs de la commission d’enquête relative aux conséquences des 193 essais nucléaires menés localement par la France entre 1966 et 1996.
Le président de la commission, le député du Finistère Didier Le Gac (EPR) et la rapporteure Mereana Reid-Arbelot, députée de Polynésie française, y voient un « acte sobre » qui doit permettre de « traiter ce pan de notre histoire dans l’apaisement ».
Ce pardon doit être inscrit dans la loi organique de 2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie, ont-ils proposé dans leur rapport, estimant que c’est « au Parlement d’effectuer ce geste au nom de la nation ».
Ils recommandent notamment de mettre en place une commission d’historiens et de chercheurs pour « mener un travail de fond centré sur l’étude de toutes les archives concernant la politique d’expérimentation nucléaire française en Polynésie française », qui aura vocation à « constituer la matière historique nécessaire à l’enseignement du fait nucléaire et l’assise historique d’une mémoire commune ».
Pendant trois décennies, la France a procédé à 193 essais nucléaires en Polynésie sous l’égide du centre d’expérimentation du Pacifique (CEP), qui ont permis de se doter de l’arme atomique.