Dans sa stratégie de 2023, l’OMI, une agence de l’ONU, a promis d’adopter un « prix du carbone » et des recommandations techniques pour réduire progressivement les émissions de gaz à effet de serre liées au transport maritime de façon « juste et équitable ».
« Il est regrettable que nous nous trouvions aujourd’hui dans un environnement où le multilatéralisme est remis en question, où la mondialisation est considérée comme un échec », a déclaré M. Ro Filipe Tuisawau, ministre fidjien des Transports, lors d’une conférence de presse tenue en marge du Comité de la protection du milieu marin de l’OMI.
Selon lui le contexte est défavorable à un accord ambitieux sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur maritime car la situation actuelle « fait évoluer la réflexion davantage vers l’intérêt personnel plutôt que l’intérêt global », a déploré le ministre.
Donald Trump a en effet lancé mercredi dernier une charge protectionniste massive en annonçant des droits de douane très lourds, en particulier contre l’Asie et l’Union européenne, au risque d’asphyxier l’économie mondiale.
Le risque d’escalade plane, la Chine ayant déjà réagi en imposant à son tour des taxes importantes sur toutes les importations de biens américains.
Et les pays s’opposant fermement à une taxe carbone, comme le Brésil ou la Chine, mettent en avant le risque de coûts trop élevés sur les marchandises exportées, voulant éviter de sacrifier la croissance.
Dans la salle principale accueillant la plénière de l’OMI à Londres, toutes les délégations affirment néanmoins vouloir trouver un consensus d’ici à vendredi.
« Je n’ai aucun doute que vous atteindrez l’accord nécessaire pour remplir les objectifs de la stratégie 2023 » a affirmé le secrétaire général de l’OMI Arsenio Domínguez en s’adressant aux 176 pays représentés et 1.200 personnes attendues à l’OMI cette semaine.
Pour l’instant, les discussions se sont orientées vers « un système de crédit (carbone) plutôt qu’une taxe pure et simple sur les GES », a expliqué le secrétaire général à la presse après la première séance plénière.
Cette solution, notamment soutenue par l’Union européenne, pourrait bien être celle du compromis, mais son fonctionnement exact ne fait pas encore consensus.