« Nous sommes parvenus à un accord pour deux ans après un marathon de 15 mois de négociations qui ont été par moment intenses », a affirmé le négociateur mauritanien, Cheikh Ould Baya, après la signature de l’accord.
Selon lui, la partie européenne accordera à Nouakchott une compensation financière de 113 millions d’euros par an, contre 76,5 MEUR par an dans l’accord précédant qui expire mardi.
« Si pendant trois mois nous avons buté sur cette partie financière de l’accord, nous avons par contre constaté que la préservation de la ressource halieutique était un souci partagé », a dit M. Ould Baya. Il a noté que « la flotte (européenne) de pêche industrielle a été suffisamment éloignée des zones côtières sensibles pour en préserver la richesse ».
Les deux parties ont également décidé que les équipages des bateaux de l’UE pêchant en Mauritanie seraient composés « à 60% de Mauritaniens ». Ils se sont aussi mis d’accord sur « le débarquement à Nouadhibou de la pêche de fond et le transbordement du pélagique, facilitant ainsi le contrôle des prises ».
« C’est un accord équitable qui s’inscrit dans la durée », a estimé le chef des négociateurs de l’UE, Stefaan Depypere, affirmant que le partenariat ainsi scellé s’inscrit dans le respect des « bases scientifiques de la préservation de la ressource ».
Le dernier protocole d’accord permettait à environ 110 navires européens (principalement espagnols) de pêcher dans les eaux territoriales mauritaniennes.
« Pour cet accord, l’important, ce n’est pas le nombre de bateaux qui pêcheraient au large de nos côtes mais plutôt le volume des prises qui sera de 307.400 tonnes de poissons par an (pélagique, crevettes et merlus notamment) en plus de 30 thoniers autorisés à pêcher dans nos eaux » a précisé M. Ould Baya.
Selon les statistiques officielles, le secteur de la pêche représente plus de 20% des recettes du pays et emploie plus de 36.000 personnes.