Le préfet a fait cette annonce à l’issue d’une rencontre avec des associations de surfeurs venues manifester devant la préfecture.
Environ 300 personnes se sont rassemblées dans l’après-midi devant le bâtiment pour réclamer un renforcement de moyens de protection après la mort d’un jeune surfer de 22 ans, tué par un requin lundi à Trois Bassins (côte ouest), le troisième en un peu plus d’un an sur l’île.
Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez le massacre » ou « Prélèvement immédiat », de nombreux manifestants, parmi lesquels plusieurs enfants, portaient des tee-shirts maculés de rouge, pour symboliser le sang des victimes.
A l’issue d’une rencontre avec une délégation de la ligue de surf et des associations représentant les usagers de la mer, le préfet s’est engagé à « associer étroitement l’ensemble des parties prenantes » aux études scientifiques engagées par l’IRD (Institut de recherche pour le développement), visant à une meilleure connaissance de la population de requins.
Les observations seront exploitées pour permettre de prendre « toutes les décisions nécessaires à la protection des personnes, y compris le prélèvement ciblé des requins », a affirmé la préfecture dans un communiqué.
« C’est une avancée incontestable », a déclaré Brigitte Sinet, porte-parole de Océan prévention Réunion, à l’issue de la rencontre, soulignant que le préfet avait également rappelé que la capture de requin bouledogue (à l’origine de la plupart des attaques, ndlr) par des pêcheurs professionnels n’était « pas interdite » dans une partie du périmètre de la réserve naturelle marine.
Créée en 2007, la réserve marine de La Réunion qui s’étend de Saint-Paul (ouest) à l’Etang-Salé (sud) est jugée responsable de la prolifération des squales par les associations de surfeurs.
« Rien ne permet aujourd’hui d’affirmer (…) que la réserve serait à l’origine de l’augmentation de la présence de requins sur les côtes réunionnaises », a toutefois indiqué la préfecture, rappelant que des « attaques régulières » ont été constatées depuis le début des années 80.
Concernant la protection des surfeurs, la préfecture a souligné que les mesures déjà prises (vigies requin, filets, signalétiques) seraient complétées en septembre « aussi bien par la réalisation d’équipements de sécurité, que par le renforcement de dispositifs de surveillance et l’évolution des pratiques ».
« Le risque zéro n’existe pas et n’existera jamais », a prévenu le préfet, le comparant au « risque d’avalanche dans les massifs montagneux ».