Lors d’un déplacement marqué – ironie du sort – par de violentes ondées orageuses de pluie et de grêle, Mme Genevard a visité la station d’épuration d’Argelès-sur-Mer, projet visant à la réutilisation des eaux qui devrait permettre de distribuer 1,3 million de mètres cubes aux agriculteurs à partir de juin 2026.
« On est très impatients de voir ce dispositif mis en oeuvre, parce qu’il faut ne négliger aucune piste pour recueillir de l’eau pour faire fonctionner notre agriculture et sauver notre territoire », a déclaré la ministre, annonçant le déblocage de 2 millions d’euros de l’Etat pour participer aux 12,5 du budget global de l’installation.
Ce projet de réutilisation des eaux usées, à l’étude depuis 2021, avait été identifié en mai comme une piste prioritaire par l’ex-ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
Selon Marion Galaup, directrice de la régie locale des eaux, il devrait permettre d’irriguer 580 hectares de surfaces agricoles. « Ça n’est pas rien, c’est autant de vergers et de vignes qui vont peut-être être sauvés », a souligné la ministre.
Ce déplacement ministériel intervient par ailleurs dans un contexte de grogne croissante des agriculteurs dans toute la France. « J’entends le désespoir. J’entends la détresse. Elle peut nourrir la colère. Ça je peux le comprendre (…) le tout c’est que tout se fasse dans le calme, sans violence », a affirmé Mme Genevard.
« Pour moi, la première marque de considération, c’est d’être là, au coeur des territoires qui souffrent », a-t-elle insisté, annonçant un nouveau déplacement, en Occitanie les 4 et 5 novembre.
Guy Jaubert, président de la Fédération des vignerons indépendants du Roussillon, a dit en marge de la visite espérer que la ministre « entende » les appels à l’aide de sa filière.
« Depuis deux-trois ans pratiquement, nous avons un climat qui correspond un peu à ce qui se passe en Jordanie donc sans vouloir alarmer, si on ne fait rien, on va finir comme là-bas », a-t-il dit.
L’état des nappes phréatiques des Pyrénées-Orientales, tout particulièrement dans la plaine agricole du Roussillon, « est très préoccupant », selon le bulletin d’octobre du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
« Les niveaux sont en baisse depuis plus de deux ans, atteignant parfois des minima historiques », souligne le BRGM.