Une équipe de recherche internationale, qui a passé au crible plus de 200 modèles d’écosystèmes océaniques sur l’ensemble de la planète, a mis en évidence « un effondrement des stocks de thons, mérous, requins et autres prédateurs supérieurs, avec des conséquences en chaîne à une échelle globale, tant sur les réseaux alimentaires que sur l’équilibre des écosystèmes », ajoute l’IRD, un organisme de recherche français.
En outre, « ce déclin s’accélère », indique l’IRD: « plus de la moitié (54 %) de cette perte de biomasse » s’est produite au cours des 40 dernières années, c’est-à-dire depuis le début de la pêche industrielle dans les années de 1970.
Les chercheurs de l’IRD et leurs partenaires canadiens, italiens et espagnols mettent en cause la surpêche, relevant que « thons, mérous, raies, requins, espadons… sont les mets préférés des consommateurs, incitant les pêcheurs à prélever ces grandes espèces marines ».
Ils ont tendance à pêcher ces poissons « à forte valeur économique » jusqu’à épuisement des stocks et « nombre de ces espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction ».
Selon la liste rouge des espèces menacées de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), première organisation environnementale mondiale –regroupant agences gouvernementales, experts et ONG–, 12 % des espèces de mérous, 11 % des thonidés et 24 % des requins et des raies sont menacés d’extinction.
L’IRD souligne que « la perte de ces prédateurs supérieurs a des conséquences en cascade sur la chaîne alimentaire », perturbant « l’équilibre des populations de leurs proies – petits poissons, méduses, etc. – qui, elles, prolifèrent ».
L’étude révèle que « sardines et anchois ont vu à l’inverse leur abondance doubler au siècle dernier ».
On est ainsi passé au cours du 20e siècle « d’océans peuplés pour une large part de grandes espèces à des espaces dominés par les petits poissons », à la durée de vie courte et plus vulnérables aux fluctuations de l’environnement, constate l’IRD.